Si vous me suivez depuis quelques temps déjà, vous connaissez ma passion pour Dallas et les autres Prime-time soap qui depuis les années 80 ont constitué de merveilleux souvenirs et forgés, d’une certaine manière, notre connaissance du monde et une partie de notre culture. Vous savez aussi que j’aime beaucoup d’autres choses, beaucoup d’autres séries (dont je vous parlerai aussi à l’avenir), les Etats-Unis (je vous ai bassiné tout l’été avec ma série sur les USA et mon retour de voyage), la musique également, et vous savez peut-être aussi que j’aime écrire et que j’ai d’ailleurs commis quelques livres dans ma jeunesse😁.
J’ai écrit un petit opuscule sur Dallas que certains d’entre vous ont peut-être dans leur bibliothèque, mais cette fois je vous parle d’un roman que j’ai écrit en 2006 et qui est totalement différent de l’univers des Ewing et des soaps.
Dans un monde étrange fait de modernité technique et de traditions ancestrales, vous suivez le périple semé d’embuches de deux être que tout sépare. L’un est artiste et serviteur d’une religion ancestrale et contraignante, l’autre est le fils de l’empereur tenu à des obligations qui s’opposent à ses aspirations les plus profondes. Lorsqu’ils font ensemble plusieurs découvertes qui viennent bouleverser toutes leurs certitudes, c’est leur monde tout entier qui vacille, au sens propre comme au figuré.
Suivez le combat amoureux et le périple mortel de Rouma et Len’rété dans une fable fantastique qui résonne comme un avertissement plus que jamais d’actualité.
Le livre est disponible ici et là. Et n’hésitez pas à me donner votre avis si vous en avez envie. Partagez ce post (promis je ne fais de l’autopromotion qu’une ou deux fois par an, et la rentrée m’a paru le moment idéal) et revenez souvent ici.
Les années 80 ont marqué un summum de la pop culture à travers la musique, la télévision, les dessins animés, le cinéma, et bien entendu les grands soaps comme Dallas, Dynastie, Côte Ouest et Falcon Crest, et beaucoup d’entre nous se souviennent de cette période avec nostalgie. Mais à l’occasion de la publication de la saison 5 de Dynastie sur le site je voulais revenir sur la face plus sombre des années 80.
En effet les années 80 ont aussi été marquées par l’une des épidémies mortelle les plus dramatiques du 20ème siècle, une maladie qui a marqué de manière indélébile cette décennie et qui a causé la mort de nombreuses personnes notamment dans la communauté homosexuelle, d’où le surnom de cancer gay que l’on donnait à l’époque à cette maladie.
Et Hollywood ne fut pas épargné par cette épidémie, et nombres d’acteurs apparus dans nos séries ont été emportés par cette fichue maladie. Je me permets donc de rendre un petit hommage à certains acteurs qui nous ont quittés parfois bien trop tôt.
Rock Hudson incarnait Daniel Reece dans Dynastie
C’est en octobre 1985 que Rock Hudson, immense gloire de l’âge d’or Hollywoodien, décède du sida à l’âge de 59 ans. L’annonce de son homosexualité et de sa maladie en juillet de la même année avait fait l’effet d’une bombe dans le monde entier. Quelques mois plus tôt il tournait dans Dynastie et partageait une scène de baiser passionné avec Linda Evans. C’est la panique sur les plateaux de la saga des Carrington, et c’est aussi la première fois qu’un acteur star dévoile publiquement sa maladie et cette annonce est relayée dans le monde entier.
Dack Rambo était Jack Ewing dans Dallas
D’autres acteurs de nos séries ont également lutté en vain contre la maladie. Ce fut ainsi le cas de Dack Rambo, décédé en mars 1994. L’interprète du cousin Jack dans Dallas avait 52 ans.
Timothy Patrick Murphy était Mickey Trotter dans Dallas
Timothy Patrick Murphy, le jeune acteur qui incarnait Mickey Trotter, le neveu de Ray et amoureux de Lucy, avait ému le monde entier lorsque son personnage dans la série mourrait dans des circonstances dramatiques. En 1988, l’acteur, âgé de seulement 29 ans, perdait son combat contre la maladie.
Tom Fuccello, Paul Keenan et Paul Shenar
Tom Fuccello, qui incarnait Dave Culver, le beau-fils de Donna tout au long de la saga des Ewing, est décédé en 1933 à l’âge de 56 ans, emporté lui aussi par cette maladie.
Paul Keenan, le beau Tony qui s’occupe des jardins, des chevaux, des fusils et des menus travaux chez les Carrington, avait l’habitude de se promener autour de la maison torse nu pour le plus grand bonheur des téléspectatrices. L’acteur est décédé du sida en 1986 à l’âge de 31 ans.
Paul Shenar, qui dans Dynastie a incarné à plusieurs reprise le rôle du médium Jason Dehner, a lui aussi été emporté par la maladie en 1989 à l’âge de 53 ans.
Côte Ouest n’a pas été épargnée non plus, on se souvient tous de la transformation physique de l’acteur Larry Riley, qui incarnait Frank Williams et qui avait perdu des dizaines de kilos entre deux saisons. Après avoir prétendu être atteint d’une maladie des reins, sa veuve avait révélé qu’il était décédé des suites du sida, en 1992, alors âgé de 38 ans. L’acteur avait caché sa maladie à tout le monde de peur à la fois de perdre son rôle dans la série mais aussi par crainte d’être stigmatisé, la maladie étant à l’époque encore considérée comme une maladie d’homosexuel ou de toxicomane. Larry Riley n’était selon sa veuve ni l’un ni l’autre, il était simplement un « coureur de jupons » et avait contracté le virus au cours d’une de ses nombreuses incartades avec une femme.
Bien que nous ayons perdu de nombreux talents précieux à cause du sida, leur héritage artistique continue de briller et de toucher nos vies, à travers notamment leurs rôles dans Dallas, Côte Ouest ou Dynastie.
Grâce aux progrès médicaux tels que les thérapies antirétrovirales, la PrEP (prophylaxie préexposition), aux recherches continues pour trouver un remède, et aux efforts incessants de sensibilisation, nous avons fait des pas de géant dans la lutte contre cette maladie.
Comme l’a dit Elizabeth Taylor, une fervente défenseure de la cause et grande amie de Rock Hudson : « Il est temps pour nous tous de rester ensemble, de parler d’une seule voix, et de nous battre pour ceux que nous aimons !… >>
Si vous êtes comme moi, vous en avez déjà assez des Jeux Olympiques et vous êtes pressé que ça se termine. Pendant un certain temps la télé et la radio ne vont parler que de cela. Alors moi je vais vous proposer une contre programmation à mille lieux de tout ça. Je vais essayer de vous dégoter quelques trucsà regarder à la place des retransmissions sportives.
Et donc pour commencer je vous propose un film qui date de 1992, réalisé par Mike Nichols et que vous n’avez peut-être pas vu. Primary Colors raconte les coulisses pas toujours glorieuses d’une campagne électorale pour la présidence aux USA et est tiré d’un roman (publié anonymement lors de sa première publication) lui-même librement inspiré de la campagne de Bill Clinton.
Le film met en scène un casting époustouflant : John Travolta incarne un jeune et séduisant gouverneur plein de charme lancé dans la course aux primaire démocrate aux USA. Avec un entourage prêt à tout pour le conduire à la victoire (composé d’acteurs merveilleux comme Emma Thompson, Billy Bob Thornton ou encore Kathy Bates), y compris cacher de petits secrets, il va tout emporter sur son passage. Le film est superbement réalisé et interprété, et dans un rôle secondaire totalement à contre-emploi, vous aurez la surprise de retrouver (assez brièvement mais dans un rôle marquant) l’immense Larry Hagman, qui incarnait là son premier rôle après l’arrêt de Dallas. Mais je vous assure que ce film vaut d’être vu, même si notre J.R. n’était pas dedans…
Je vous laisse regarder ce film, et me laisser ensuite vos avis en commentaire. Et n’oubliez pas de revenir souvent sur le site, je travail ces jours-ci sur les fiches acteurs de Dynastie à retrouver dans la section starring…
Connaissez-vous Stan Smith et sa famille ? Stan Smith est un véritable héros américain, agent chevronné de la CIA et père de famille modèle (ou presque. Son épouse Francine a tendance à abuser un peu trop de la bouteille, son fils Steve n’est pas assez masculin à son gout et sa fille Hayley un peu trop rebelle. Trois autres personnages partagent leur quotidien dans leur maison de Langley Falls : Jeff Fisher, le petit ami un peu idiot de Haley, Klaus un poisson rouge ayant un fort accent allemand (!) et Roger, un extraterrestre tout gris qui dans chaque épisode prend l’identité d’un personnage sous le couvert d’un déguisement qui trompe parfaitement tout le monde.
Cette série animée au ton décalé qui existe depuis plus de 20 saisons aux USA et est diffusée en France est bourrée de références à la pop culture. Je vous laisse apprécier les 2 petits extraits suivant provenant du même épisode de la saison 18, on y croise Rod Stewart mais aussi 2 petits références qui ne vous échapperont pas: (Si vous souhaitez voir l’épisode en entier c’est ici)
Et puisque nous sommes dans les références culturelles et intellectuelles supérieures, je vous conseille aussi l’épisode 6 de la saison 32 des Simpson (2020). En effet dans cet épisode, Grand-père Simpson est accusé de meurtre par un podcast de Ken Brockman. Il aurait assassiné son ancienne petite amie, Vivienne St Charmaine, une ancienne star de la télé. Il s’avère que c’est Morgan Fairchild qui prête sa voix au personnage de Vivienne. Et une affiche sur un autobus vers la fin de l’épisode mélange plusieurs références que je vous laisse interpréter
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Le Texas est par son histoire et sa géographie un état un peu à part aux USA. Tout d’abord le Texas est le plus grand état des USA (à l’exception de l’Alaska, plus grand mais qui n’est pas rattaché géographiquement aux autres états) et cela à un impact sur le mode de pensée des Texans : tout aux Texas est plus grand qu’ailleurs et les Texans en sont fiers. Les plus grands ranchs, le plus grand lac artificiel, les plus grands chapeaux… Le Texas est aussi le seul état à avoir été une république indépendante après une guerre contre le Mexique et avant d’être intégré dans les États-Unis d’Amérique. Cela donne aux Texans un esprit particulier, ils sont plus Texans qu’Américains, ils ont aussi été un des états sécessionnistes au moment de la Guerre entre le Nord et le Sud, et puis le Texas, grand comme la France, riche à la fois de gisements de pétrole, d’une agriculture d’élevage et d’une industrie de pointe, est presque un pays en tant que tel.
Le Texas est traditionnellement un état Républicain et conservateur, qui a donné plusieurs présidents aux États-Unis, et qui tient beaucoup à son image masculine, machiste même, avec ses cowboys même s’ils ne sont parfois que de salon.
La Californie est également un grand état géographiquement riche de paysages splendides, d’une agriculture et d’une industrie florissante et à la pointe des nouvelles technologies. Mais avec deux villes connues dans le monde entier, Los Angeles pour son industrie du divertissement et des stars de Hollywood, et San Francisco qui depuis des décennies est le symbole de la liberté et en pointe des combats sociétaux, l’esprit Californien est beaucoup plus avant-gardiste et progressiste.
Et l’on retrouve bien ces différences entre le côté très conservateur et masculin de Dallas et l’esprit progressiste et féminin de la côte ouest. Le Texas qui se bat pour le droit de porter une arme, la Californie en pointe du combat pour l’interdiction des armes à feux. Le Texas qui fait tout pour empêcher ou limiter le droit à l’avortement, la Californie qui légalise la vente de Cannabis, etc…
Il existe même une certaine rivalité entre les deux états, et depuis quelques années un nouveau phénomène apparait même sur les réseaux sociaux notamment, celui d’une certaine résistance Texane face à l’afflux de population en provenance de Californie. En effet l’économie texane est florissante et offre de nombreuses opportunités, générant ainsi des mouvements de population provenant de l’ouest. Ces modifications sont vues comme une menace par les texans, notamment parce qu’ils craignent que leur tradition politique conservatrice soit mise à mal par l’arrivée de personnes venant de Californie et qui, en nombre, pourraient entre autres faire basculer les prochaines élections en portant des candidats démocrates aux postes les plus élevés de l’état.
Comme on le voit les deux séries de David Jacobs, consciemment ou non, ont reflété assez justement l’état d’esprit des deux états bien différents dans lesquels se déroulaient les intrigues.
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En dehors de cela, les femmes qui travaillent dans Dallas font toujours des métiers qui, dans l’imaginaire de l’époque au moins, étaient réservés aux femmes : Leslie Stewart et Stéphanie Rogers aux relations publiques, Mandy ou Lucy comme modèles, et même plus tard dans la série Laurel est fleuriste et Cally, bien qu’ayant travaillé au champ dans son ancienne vie, devient artiste peintre.
Même dans les années 90 les femmes qui traversent le monde des Ewing, même si elles ont des postes d’influences, demeurent le plus souvent des héritières ou des épouses (ou veuves) dont la position dépend de leur mari ou de leur père. On pense à Kimberly Cryder, Hillary Taylor ou Lee Ann DeLa Vega. Même Jenna, qui fut brièvement serveuse au moment ou elle retrouve Bobby, travail dans une boutique… offerte par Bobby.
Dans les téléfilms des années 90 on constate une évolution notamment dans le positionnement de Sue-Ellen, qui fait jeu égal avec J.R. et Bobby dans le monde des affaires et se mêle même aux bagarres (chose difficilement imaginable dans les années 80).
Mais si l’on y regarde de près, la situation est à peine plus évoluée dans les années 2012 lorsque Dallas revient sur les écrans. Certes les femmes ont désormais des carrières et une indépendance par rapport aux hommes, mais elles n’exercent que des métiers en tailleurs et talon aiguilles. A peine voit on dans le premier épisode Elena participer au forage à Southfork… derrière un écran d’ordinateur. Les ouvriers sont tous masculins.
Bien entendu il faut prendre tout ces constats avec précaution, il ne s’agit que d’une fiction télé, pas un documentaire, et la production tenait sans doute dans les années Dallas 2.0 à perpétuer une certaine image d’un Texas machiste et viril dans lequel les téléspectateurs pourraient retrouver un peu de l’esprit des années 80. Les personnages féminins de Dallas 2012 ont pris le pouvoir, mais en restant dans la norme texane.
On peut faire un parallèle avec le travail dans Côte Ouest/ Knots landing. En effet, on l’a toujours reconnu, Côte Ouest est une série ou les femmes sont mises en avant. Et dés les premières saisons les femmes de Knots Landing exercent des métiers certes toujours du secteur tertiaire, mais de vrais emplois, pas juste de la gestion de contrat obscures dans des bureaux feutrés. Ainsi Ginger Ward est institutrice, et après quelques épisodes de bataille pour convaincre son mari encore très conservateur sur le sujet, Laura entame une carrière d’agent immobilier à succès. Karen est mère de famille et ne travaille pas jusqu’au décès de son premier mari, mais la Knots Landing Motors emploi un temps une femme en tant que mécanicien auto, et Abby débute sa carrière en tant que comptable du garage.
Dès le début des années 80, les habitantes de Knots Landing ont gagné en indépendance bien pus rapidement qu’à Dallas. On peut juste faire un petit clin d’œil en songeant à Valène qui, conformément à la tradition Ewing, n’a jamais vraiment travaillé (sauf en tant que serveuse mais uniquement lors d’événements ponctuel) et a trouvé une activité à la fois rémunératrice et glorieuse en tant qu’écrivaine à succès.
N’oublions pas tout de même que cette analyse concerne deux œuvres de fictions et que les développements des personnages sont le plus souvent contraint par les nécessités des intrigues et rebondissements inventés par les scénaristes, mais cela demeure tout de même révélateur d’une autre opposition peut-être évidente pour un américain mais sans doute moins évidente à comprendre pour un Européen : Le Texas et la Californie sont deux états américains mais ce sont deux pays bien différents l’un de l’autre…
La suite la semaine prochaine. En attendant partagez, abonnez-vous et revenez sur le site…
