
Le feuilleton américain Falcon Crest, dont les saisons 1 et 2 sont disponible sur le site, demeure un symbole des dramas luxueux et intrigants des 80’s. Cependant, en pleine apogée de sa popularité, la série s’est retrouvée mêlée à une controverse judiciaire qui défraya la chronique. En 1984, l’écrivaine Anita Clay Cornfield a intenté un procès pour plagiat contre les créateurs de la série, affirmant qu’ils avaient utilisé sans autorisation des éléments de son manuscrit intitulé Vintage.
Les accusations de plagiat : une affaire retentissante à Hollywood
Dans son manuscrit Vintage, Anita Clay Cornfield explorait la vie complexe d’une puissante dynastie familiale californienne active dans l’industrie viticole. Le roman, publié en 1980, abordait des thèmes tels que les rivalités familiales, les luttes pour le pouvoir, et les drames hérités de générations passées. L’auteure affirmait avoir soumis son œuvre à des producteurs hollywoodiens, et fut stupéfaite de retrouver des similitudes frappantes avec Falcon Crest, qui met également en scène une famille influente évoluant dans un domaine viticole.
Les arguments au cœur du procès pour droit d’auteur
Ce procès pour violation du droit d’auteur reposait sur deux aspects principaux :
- Les similitudes entre les œuvres : Cornfield mettait en avant les ressemblances entre les intrigues, les personnages et le cadre de ses écrits avec ceux de la série télévisée.
- La possibilité d’un accès préalable : Elle affirmait que le manuscrit Vintage avait circulé dans les cercles hollywoodiens, rendant plausible l’idée que les créateurs de Falcon Crest s’en soient inspirés.
Les avocats des producteurs de Falcon Crest, notamment Lorimar Productions, ont défendu vigoureusement leur position. Ils ont soutenu que les éléments narratifs évoqués par Cornfield étaient génériques, relevant de thèmes universels souvent exploités dans les drames télévisés. De plus, ils ont mis en avant la réputation et l’expérience d’Earl Hamner Jr., le créateur de la série, reconnu pour son talent dans la création de séries à succès comme The Waltons.

Anita Clay Kornfeld, juchée sur un tonneau de vin, présente à la presse une longue liste des éléments qu’elle accuse les créateurs de Falcon Crest d’avoir été puiser dans son roman Vintage.
Le roman Vintage d’Anita Clay Kornfeld est disponible chez Amazon notamment, y compris en format Kindle (en v.o.)
Le verdict final : une victoire pour Falcon Crest
En 1988, la justice a tranché en faveur des producteurs de Falcon Crest. Bien que certaines similitudes aient été reconnues, le tribunal a estimé qu’elles ne suffisaient pas à établir une infraction au droit d’auteur. Aucune preuve tangible n’a permis de démontrer que le manuscrit Vintage avait directement inspiré la série.
Conséquences pour l’industrie du divertissement
Cette affaire a soulevé des questions fondamentales sur les droits des écrivains indépendants face à de grandes structures comme les studios hollywoodiens. Elle a également mis en lumière les limites des protections juridiques pour les œuvres non publiées. Si Falcon Crest est resté un succès majeur, cette controverse a contribué à nourrir les débats sur l’équilibre entre créativité artistique et respect de la propriété intellectuelle.
Conclusion : un cas d’école pour Hollywood
L’affaire Vintage contre Falcon Crest illustre les tensions inhérentes à l’univers du cinéma et de la télévision. Elle demeure un rappel des défis auxquels font face les auteurs indépendants pour protéger leurs idées dans une industrie compétitive. Cette controverse reste un exemple emblématique des conflits liés au plagiat, à l’inspiration créative, et aux droits des auteurs dans l’univers du divertissement.