Blood is thicker than Oil

Dallas

L'Odyssée des Ewing du Texas

L'Univers des Ewing

Avant d’entrer dans le vif du sujet, à savoir l’univers des Ewing, il me semble nécessaire de se doter d’un vocabulaire et, j’ose le dire, d’une culture commune.

Oui car au contraire de l’image que certain peuvent avoir, les soaps opéra ne sont pas (que) des sous-produits d’une sous-culture que serait la télévision Américaine des années 80.

Ils sont un produit culturel construit, écrit, faisant parfois office de miroir sociétal, mais ils peuvent aussi devenir l’excuse à s’ouvrir à de nouveaux univers, de nouvelles cultures, et nous allons nous y employer…

Prêt ? On y va ?

Qu’est-ce qu’un soap-opéra ?

Il existe une production qui, trouvant son origine dans le cinéma d’avant-guerre et la bande dessinée, n’en est pas moins un produit purement télévisuel : la série.

L’éventail des thèmes et des styles de séries, qu’elles soient américaines, françaises ou autres, est extrêmement large. Parmi elles, on peut opérer une première classification en deux groupes :

  • Les séries
  • Les feuilletons

Les premières offrent aux téléspectateurs de retrouver toujours les mêmes héros, mais au travers d’une aventure entière et différente à chaque épisode.

Les seconds déploient leurs intrigues sur des dizaines ou des centaines d’épisodes. Chaque épisode dépend de l’ensemble et ne constitue pas d’unité à lui seul. Aux Etats-Unis, on appelle cela un soap-opéra.

 

Aux origines, il y eut les feuilletons radiophoniques des années 30. A leur venue sur le petit écran, après la guerre, ils étaient sponsorisés, voir directement produit par des fabricants de lessives (en anglais, soap signifie savon) et étaient construits de grands drames et de grands sentiments (comme l’opéra)

Ainsi naquit le soap-opéra, diffusé quotidiennement, généralement par tranche de 26 minutes, en cours de journée. Les tournages se font presque exclusivement en décors de carton, à un rythme qui ne permet pas de tourner deux fois la même scène. Le public visé est la femme au foyer, la fameuse « ménagère… »

 

Il existe ou a existé d’innombrable soap-opéra aux Etats-Unis, dont la plupart sont inconnus en France. On peut tout de même citer :

  • All my children (crée en 1970)
  • Another world (crée en 1964)
  • As the world turns (crée en 1956)
  • Days of our lives (crée en 1965)
  • General Hospital (crée en 1963, il est si célèbre qu’un hommage lui fut rendu au grand écran dans le film Tootsie, avec Dustin Hoffman. Pourtant en France il ne rencontra pas son public)
  • The Guiding light (crée en 1952, il fait suite à un feuilleton radiophonique née en 1937)
  • One life to live (crée en 1968)

 

Comme on le voit, il n’est pas rare que ce genre de production, dont les épisodes se comptent par milliers, soit produit durant 20, 30, 40 ans ou parfois davantage.

En France, le premier soap à s’être fait une place fut Peyton Place (produit aux USA de 1964 à 1969). Mais ce fut vraiment Santa Barbara qui en donna le goût au public français.

Aujourd’hui, le succès des Feux de l’amour (The Young and the Restless, crée en 1973) prouve bien que ce type de production répond à une réelle attente du public.

On pourra ajouter à cette liste les désormais soaps à la française que sont Plus belle la vie ou Demain nous appartient.

 

On peut également noter que les soaps ont un rôle social dans la mesure où ils sont souvent les premiers à aborder ouvertement les tabous de nos sociétés : le viol, l’inceste, la violence conjugale, les relations interraciales, l’homosexualité, la maladie, la souffrance, l’avortement, les conflits de génération, le tout dans un tourbillon de haine et de passions, d’amour, de gloire et de beauté….

Qu’est-ce qu’un prime-time-soap ?

Jusqu’au milieu des années 70, aucun producteur de télévision ne croyait que le système du soap pût fonctionner avec le large public du début de soirée (en américain, cette tranche appelée ‘Prime Time’ se situe entre 20 et 22 heures, jusqu’à 23 heure le week-end, et recueille la plus forte audience) jusqu’au succès de deux mini séries, le riche et le pauvre de Irvin Shaw et Racines de Alex Haley.

De plus se développait vis-à-vis des soaps une exigence grandissante de qualité, tant au niveau des décors que de la réalisation, qui nécessitait la mise au point d’un nouveau format.

Un tournage en décor naturel, avec des épisodes de 52 minutes destinés à une diffusion hebdomadaire, permettait de répondre à cette demande.

Mais de cette constatation à la décision de produire et de diffuser le tout premier prime-time-soap, il y avait un pas que peu étaient prêts à franchir, persuadés que les téléspectateurs n’accrocheraient à une série de soirée à suivre qu’à condition d’une distribution de prestige ou pour l’adaptation d’un best-seller.

Le pari était risqué…

Et pourtant…

Du concept à la réalisation

En 1977, un certain David Jacobs, qui travaillait depuis un an aux scénarios de la série dramatique Family (inédite en France) ressent l’envie d’écrire pour des héros qu’il aurait lui-même crée.

Son idée était de créer une série ambitieuse, tant sur le plan artistique et intellectuel que dramatique. Son modèle est un film intitulé Scène from a marriage.

Jacobs parle de son idée à Michaël Filerman, employé à la compagnie de production télévisuelle Lorimar. Celui-ci, davantage en butte aux exigences de la production, penche pour un autre exemple, No down payment, film des années 50.

Il fallait trouver un juste milieu.

 

Peu après, Jacobs et Filerman soumettent leur idée, intitulée « Knots Landing » à la chaîne C.B.S., qui apprécie l’idée de base (l’histoire de 4 couples installés dans un même quartier et dont les destins s’entrecroisent) mais trouve l’intrigue un peu trop dans la ‘classe moyenne’. C.B.S. voulait une intrigue plus riche, plus éblouissante, plus facile à vendre. Une saga moderne et flamboyante.

L’état, parmi les 50 de l’union, qui est le plus grand, et qui sembla le plus approprié, était le Texas. Une ville au Texas. Mais quelle ville ? Houston était trop moderne, trop propre pour abriter tous les secrets d’une grande saga. San-Antonio semblait trop exotique, trop mexicaine.

Jacobs et Filerman choisissent Dallas. A cet endroit, les cow-boys, descendant des pionniers, et les pétroliers assis sur leurs millions, se côtoyaient et se croisaient. Quinze ans s’étaient écoulés depuis l’assassinat de J.F. Kennedy, cela n’interférerait donc pas. De plus, l’équipe des Dallas Cowboys avait gagné la finale du Superbowl la saison précédente.

La seule chose qui gênait David Jacobs était de créer sa série sans avoir jamais mis les pieds à Dallas. Mais il fallait faire vite, tant que la chaîne CBS était prête à produire.

En une demi-journée, il avait créé ses principaux personnages, des stéréotypes. Parallèlement CBS avait dans son écurie une actrice qui avait enchanté le public dans la saga western La Grande Vallée, interrompue quelques années plus tôt, et voulait lui donner un nouveau rôle. Cette actrice fut immédiatement envisagée pour tenir le rôle principal de Dallas, le rôle de Pamela. Cette actrice, c’est Linda Evans. D’ailleurs le titre de travail de Dallas s’intitulait The Linda Evans project.

 

En même temps, David Jacobs avait vendu une autre série, Married, laquelle fut encensée par la critique alors que Dallas eut à l’affronter. Married fut arrêtée après seulement 4 épisodes.

 

Le 10 décembre 1977, la première ébauche de scénario est achevée. 6 semaines plus tard, l’équipe est à Dallas pour tourner, sous la neige, les 5 premiers épisodes, sans Linda Evans mais avec un casting de premier choix.

 

Et le 2 avril suivant, Dallas est pour la première fois diffusé sur les écrans américains. C’est un dimanche soir. Une page de l’histoire se tourne.

 

Après bien des hésitations, Lorimar, face au succès grandissant de la saga, donna l’autorisation d’en faire un véritable soap, avec une intrigue répartie sur plusieurs épisodes. Cette décision intervient dans les 10 derniers épisodes de la première saison.

Il faut savoir qu’a l’origine, Bobby devait mourir à la fin du 5ème épisode. L’histoire se serait alors développée entre Pamela et J.R.

Mais tel ne fut pas le cas…

 

Devant le succès de Dallas, C.B.S. cherche à exploiter le filon. Il est tout d’abord question de donner à Lucy Ewing – Charlène Tilton sa propre série. Mais l’idée est abandonnée. On demande alors à David Jacobs de ressortir son premier projet, Knots Landing, et de l’adapter afin d’en faire un spin-off de Dallas

Du spin-off aux copies

  • Définition

Le terme Spin off désigne, à la télévision américaine, une série dérivée d’une autre série dont le succès est sensé assurer celui de la nouvelle production. Avant l’adoption du terme anglais, on parlait en France de feuilleton frère.

Le principe est toujours le même : un ou quelques personnages de second plan de la première série devient le héros d’aventures construites en parallèles dans un autre quartier ou une autre ville. Certains personnages vont de l’une à l’autre. Il est cependant assez rare qu’un spin-off dépasse en succès la série dont il est inspiré.

Ce fut pourtant le cas concernant Dallas et Knots Landing.

 

  • Un second prime-time-soap

Dallas connaît de plus en plus de succès. Au terme de la première saison, les scénaristes ont laissé Sue-Ellen et son bébé à l’hôpital, entre la vie et la mort. Laisser les téléspectateurs ainsi, dans l’expectative, ne s’était encore jamais fait pour une émission de soirée. Les courriers affluèrent à la production. Et à la rentrée, le public était encore plus nombreux devant l’écran.

Au 43ème épisode, on ressort Gary, le fils le moins considéré du clan Ewing, avec un nouveau visage, ainsi que Valène. On les marie à nouveau, et dés la semaine suivante, le 20 décembre 1979, les jeunes époux s’installent en Californie dans une petite maison offerte par Ellie, au fond d’une impasse d’une ville imaginaire appelée Knots Landing.

Durant les 59 premiers épisodes de Knots Landing, Patrick Duffy, Larry Hagman, ainsi que Charlène Tilton et Mary Crosby, firent quelques apparitions afin de soutenir la nouvelle série, qui trouva assez rapidement son rythme et sa propre audience.

Un second prime-time-soap venait de naître, sur CBS également. Il arriverait en France beaucoup plus tard, en 1988, sur TF1, sous le titre Côte Ouest.

 

  • La recette et ses émules

Evidemment, un succès comme celui des créations de David Jacobs fait des envieux. La recette est trop fameuse pour ne pas être copiée.

Le 12 janvier 1981, sur A.B.C., apparaît une nouvelle production Aaron Spelling, déjà producteur de Drôles de dames, La croisière s’amuse, l’île fantastique, l’amour du risque et bien d’autres succès. D’abord intitulée Oil, la série, qui raconte les aventures d’une richissime famille de pétroliers installés à Denver, dans le Colorado, est rebaptisée Dynastie.

Le but avoué est de concurrencer Dallas, sur le terrain des intrigues pétrolières et sentimentales, avec quelques plus : des acteurs et actrices plus beaux, un luxe omniprésent frôlant tour à tour le ridicule et l’indécent, et un rôle de méchant confié à une femme, la vénale Alexis.

On notera d’ailleurs que Joan Collins, qui l’interprète, a connu dans sa jeunesse londonienne une aventure avec un certain Larry Hagman.

Brusquement, ils se trouvaient concurrent.

 

Le 4 décembre 1981, une autre production fait son apparition sur les écrans américains. Toutes proportions gardées, Falcon Crest est au vin californien ce que Dallas est au pétrole texan.

Crée par Earl Hamner, l’histoire, celle d’une famille de puissants viticulteurs d’une vallée proche de San Francisco, va connaître un succès comparable à l’épopée des Ewing, même si la France a boudé cette saga.

Si le luxe est la principale caractéristique de Dynastie, celle de Falcon Crest est d’avoir accueilli une distribution éblouissante. L’incontestable vedette de la saga est Jane Wyman, star Hollywoodienne sur le déclin et qui fut accessoirement l’épouse, dans les années 50, de Ronald Reagan. Son alter-ego masculin est incarné par Robert Foxworth, a qui l’on avait offert le rôle de JR Ewing avant Larry Hagman. Et l’atout charme de la distribution est le beau Lorenzo Lamas, fils de Fernando Lamas, latin-lover de l’âge d’or Hollywoodien et de Arlène Dahl, star rousse des années 50.

Au fil des saisons sont apparu dans Falcon Crest des acteurs tels que Lana Turner, Mel Ferrer, Simon McCorkindale (Manimal), Morgan Fairchild, Jane Badler (V), Cliff Robertson, Roy Thinnes (les envahisseurs), Gina Lollobrigida, Cesar Romero, Kim Novak, Leslie Caron, Lauren Hutton, Ursula Andress, Rod Taylor, Robert Stack (les incorruptibles), Eddie Albert (les arpents verts) et Eddie Albert Jr, Anne Archer, Tahnee Welch (fille de Raquel Welch), Mariska Hargitay ( fille de Jane Mansfield), Gregory Harrisson (l’age de cristal), etc…

 

Durant les années 80, période du Reaganisme, de l’ultra-libéralisme économique, le temps fut fastueux pour ce genre de production. Avec Dallas, Côte Ouest, Falcon Crest et Dynastie, on a le quarté de tête des grands feuilletons.

 

Mais une flopée d’autres sagas fleurissent sur les petits écrans pour des carrières parfois fulgurantes, par leur durée sinon par leur succès.

  • Les outsiders

Evoquons tout d’abord la carrière de Flamingo Road, crée en 1981 et produit également par Lorimar Télépictures. Adaptation d’un roman de Robert Wilder, la saga, dont l’action se déroule dans une petite ville du sud des Etats-Unis, ne dura que 32 épisodes. Mais une partie de la distribution fut rapidement réintroduite dans les autres sagas Lorimar : John Beck dans Dallas, Howard Duff dans Côte Ouest, David Selby et Morgan Fairchild dans Falcon Crest… Le casting était complété par Kevin Mac Carty, Barbara Rush, Mark Harmon, Stella Stevens (maman de Andrew Stevens), etc.…

 

En 1985, les producteurs de Dynastie eurent à leur tour l’idée d’un spin-off, qui permettrait d’exploiter la famille rivale des Carringtons, The Colbys, de riches industriels Californiens. Mais les scénarios n’apportent rien de nouveau et ne peuvent tenir les promesses d’une distribution éblouissante. En effet, les patriarches du clan Colby sont incarnés par Charlton Heston et Barbara Stanwyck. Emma Samms et John James y tiennent le même rôle que dans Dynastie, Stéphanie Beacham, Maxwell Caulfield et Tracy Scoggins complètent la famille. Dans les seconds rôles apparaissent Ricardo Montalban (L’île Fantastique) James Houghton (après Côte Ouest), etc.…

Malheureusement, la saga des Colby s’achève après 2 saisons seulement, faute d’audience. Une partie de la distribution sera récupérée par Dynastie. Mais jamais on ne sut vraiment ce qui était arrivé à Fallon dans l’ultime épisode : elle avait été enlevée, en plein désert de Mojave, par… un extra-terrestre (! ! !)

 

Enfin, on ne saurait occulter ici l’aventure de ce que l’on surnomma à l’époque un Dallas à la Française, je veux bien sûr parler de Chateauvallon, avec Jean Davy, Raymond Pellegrin, Luc Merenda, George Marchal, Jean Carmet et bien sur la belle Chantal Nobel. La chanson du générique, interprétée par Herbert Léonard, fut un hit en 1985.

Mais au terme des 26 premiers épisodes, la saga à la française sera interrompue à la suite du dramatique accident de la route qui faillit coûter la vie à Chantal Nobel.

Petit catalogue des soap-opéras Américains

Avant Dallas

One Man’s family

Sans doute le plus ancien soap, né à la télé en 1949, supprimé en 1952, mais crée à la radio dès 1932, il raconte l’histoire d’un banquier de San Francisco et de sa nombreuse famille. On retrouve à son générique Lloyd Bochner ou encore Eva Marie Saint…

 

The Guiding Light

A la télévision depuis 1952, les intrigues mettant en scène la famille Bauer et leur entourage ont débuté en 1937 par un feuilleton radiophonique. Avec quelques visages célèbres tels que Kevin Bacon, Joe Lando, John Wesley Shipp, Marcy Walker, Billy Dee Williams, Ian Zering…

 

As The world turns

Crée en 1956, il vit défilé à son générique Jordana Brewster, Zsa Zsa Gabor, David McCallum, Julianne Moore, Michael Nader, Meg Ryan, Martin Sheen, Robert Vaughn. Il reste l’un des soaps les plus populaires et les plus anciens aux USA.

 

General Hospital

Depuis 1963 les aventures des habitants de Port Charles tiennent en haleine les téléspectateurs. Sans doute le soap le plus fameux de la télévision américaine, un hommage lui a même été rendu au cinéma avec le film Tootsie. Sa distribution comprend entre autres Steve Burton, Genie Francis, John J. York, mais aussi Richard Dean Anderson, Mark Hamill, Ricky Martin, Leigh McCloskey, Demi Moore, Antonio Sabato Jr., Emma Samms, John Stamos, Stella Stevens, Jack Wagner ou Justin Whalin.

 

Peyton Place

A partir de 1964 (et pendant 5 saisons), tiré d’un roman de Grace Metalious, raconte les aventures des habitants d’une petite ville de Nouvelle-Angleterre, Peyton Place, ou tout n’est tranquille qu’en apparence. Peyton Place fut le premier soap à être diffusé en soirée aux USA, et fut suivit de plusieurs téléfilms et d’un spin-off dans les années 80 intitulé Peyton Place Nouvelle génération. A son générique défilèrent William Smithers, Mia Farrow, Leslie Nielsen, Ryan O’Neil, Leigh Taylor Young…

 

Another World

Diffusé depuis le 4 mai 1964, il met en scène les (més)aventures de 4 familles dans la ville fictive de Bay City en Illinois. C’est le premier soap de journée à avoir adopté le format d’une heure par épisode, et a même fait une saison entière avec des épisodes d’une heure trente. Son générique afficha notamment Morgan Freeman, Dack Rambo, Eric Roberts ou Ted Shackelford… Il donna naissance à un spin-off en 1980 intitulé Texas.

 

Days of our lives

Depuis 1965 les Horton et les Brady ne cessent de se déchirer dans la ville de Salem, dans le Midwest des USA. Peter Reckel y fit ses débuts dans le rôle de Bo Brady, mais on y vit également Louise Sorel, Jack Coleman, Lane Davis, John De Lancie, Rob Estes, Susan Flannery, Michael Sabatino, Joan Van Ark ou encore Michaël T. Weiss

 

One life to live

Depuis 1968 les habitants de la ville de Llanview et les familles Buchanan, Carpenter et Vega ont évoqués la plupart des questions de société de l’époque : amour interracial, analphabétisation, erreurs médicales, violences des gangs, etc… Son générique à vu notamment passer Marcia Cross, Tommy Lee Jones, Audrey Landers, Joe Lando, Judith Light, Roy Thinnes ou Casper Van Dien…

 

All My Children

Crée en 1970, ce soap raconte l’histoire des habitants de Pine Valley, une ville fictive de la côte est des USA. Il a reçu plus de 30 Emmy Award et abordé la plupart des questions de société : le sida, l’avortement, l’alcoolisme, le racisme, le viol, l’homosexualité… Parmi l’innombrable distribution sont apparus Maxwell Caufield, Eva LaRue, Melody Anderson, Daniel Hugh-Kelly, Lauren Holly, Gates McFadden, Dack Rambo, Wesley Snipes, Elizabeth Taylor, et bien sur Susan Lucci dans le rôle de Erica Kane.

 

The Young and the Restless (Les Feux de l’amour)

La première création en 1973 du tandem Bell, sans doute le soap le plus connu en France, il suit les tribulations des familles Abbott, Newman et Chancellor dans le milieu des cosmétiques. Avec Lauralee Bell, la fille des producteurs dans le rôle de Crickett, Éric Braeden dans le rôle de Victor Newman et Jeanne Cooper dans celui de Katherine Chancellor, mais aussi Michaël Damian, Leigh McCloskey, Joshua Morrow, J. Eddie Peck, Scott Reeves, Shari Shattuck, Jess Walton, et de nombreuses Guest dont par exemple David Hasselhoff…

 

Soap

En 1977, un soap intitulé soap parodie les soaps. Eh oui, durant 3 saisons, une série parodique accentue et exagère les recettes favorites des soaps opéras : retournements de situations improbables et frères jumeaux machiavéliques ne manquent pas, et sera même suivi d’un spin off intitulé Benson en 1979… Avec Roscoe Lee Brown, Allan Miller, Lynne Moody, mais aussi Billy Crystal, Robert Englund, Robert Urich ou Katherine Helmond.

The Guiding Light cast
Santa Barbara
Amour Gloire et Beauté
Beverly Hills 90210
Melrose Place
Les feux de l'Amour
Models Inc. avec Linda Gray
Peyton Place
Swan Crossing

Après Dallas

Loving (Amoureusement votre)

De 1983 à 1995, plusieurs familles s’affrontent dans la ville universitaire de Corinth, et la série aborde entre autres le syndrome post-traumatique après la guerre du Viêt-Nam, l’inceste, l’alcoolisme, mais également l’histoire d’un personnage qui vend son âme au diable. La production de ce soap a cette caractéristique d’avoir débuté par un téléfilm mettant en place les principaux personnages. Après son arrêt, plusieurs personnages seront réutilisés dans une sorte de suite intitulée The City (de 1995 à 1997). On y croise notamment Linden Ashby, Celeste Holm, Randolph Mantooth ou Michaël Weatherly et Luke Perry.

 

Santa Barbara

De 1984 à 1993, les familles Capwell, Lockridge et Andrade s’aiment et se déchirent et affrontent assassins cachés et tueurs en série dans une petite ville balnéaire de Californie. Diffusé en France en fin de journée, Santa Barbara connu un immense succès, mais donna lieu à une étrangeté : les épisodes étaient diffusés en tranche de 26 minutes au lieu de 52, chaque épisode était donc coupé en deux, et par conséquents les intrigues s’éternisaient et les grossesses duraient 18 mois… Avec A Martinez, Marcy Walker, Jack Wagner, Louise Sorel, Gordon Thompson, Lane Davis, ainsi que John Beck, Lloyd Bochner, Brandon Call, Terri Garber, Leigh McCloskey, Todd McKey et bien sûr Robin Wright.

 

The Bold and the Beautiful (Amour, Gloire et Beauté)

Crée en 1987 par Lee Philip Bell et William J. Bell, elle raconte l’histoire de la famille Forrester, à la tête d’une célèbre maison de couture, et de leurs rivaux et affiliés. Comme les créateurs sont les même que pour Les Feux de l’amour, il existe parfois des crossovers entre les deux séries. Sa distribution comprend entre autres Susan Flannery qui incarne Stéphanie Forrester, Ronn Moss, Clayton Norcross, mais aussi George Hamilton, Tippi Hedren, Charlton Heston, ect…

 

Beverly Hills

A partir de 1990, les tribulations de riches (et moins riches) étudiants faisant leurs premiers pas dans la vie de jeunes adultes font vibrer les téléspectateurs dans le monde entier. Un casting sexy, une production Aaron Spelling, et les quartiers huppés de Los Angeles forment ce cocktail (d)étonnant qui prend d’une certaine manière la relève des Prime-Time Soap des années 80 (et en recycle les intrigues et les stars). Aux côtés de Tori Spelling, Jason Priestley, Jennie Garth et Luke Perry on retrouve Brian Austin Green (après Côte Ouest), mais aussi Stéphanie Beacham, Dean Cain, Maxwell Caulfield, Mary Crosby, Burt Reynolds, Casper Van Dien, Grant Show… Beverly Hills donnera lieu à un spin-off, Melrose Place, qui lui-même aura son spin-off, Models Inc…

 

Melrose Place

Lancé en 1992 dans le sillage de Beverly Hills, la série raconte les aventures d’un groupe de jeunes adultes dans une résidence huppée de Los Angeles. Les intrigues sont profondément marquées par les désordres psychologiques de plusieurs personnages. Avec Heather Locklear, accompagnée de Thomas Calabro, David Charvet, Marcia Cross, Rob Estes, Greg Evigan, Doug Savant, Chad Lowe, Alyssa Milano, Grant Show, Andrew Shue, Jack Wagner, Ramy Zada, mais aussi David James Elliot, Linda Gray, Ken Howard, Donna Mills, Patrick Muldoon, Priscilla Presley, Antonio Sabato Jr., Parker Stevenson, ainsi que les acteurs de Beverly Hills… Melrose Place aura son spin off intitulé Models Inc.

 

Models Inc

En 1994, le personnage de Hillary Michaels, mère du personnage incarné par Heather Locklear dans Melrose place, dirige une agence de mannequin à Los Angeles dans laquelle un meurtre à lieu. Durant 2 saisons, autour de Linda Gray dans le rôle principal, une pléiade de jeunes acteurs enchante les regards mais n’apporte pas grande nouveauté en termes d’intrigues. Avec Cameron Daddo, Brian Gaskill, Leann Hunley, Carrie-Ann Moss, mais aussi John Beck, Emma Samms, Steven Williams…

 

Swan Crossing

Lancé en 1992, Swan Crossing est une petite ville fictive de la Côte Est des Etats-Unis où se retrouvent les jeunes membres des plus vieilles familles américaines. Seulement 65 épisodes ou l’on croise notamment Sarah Michelle Gellar.

 

Savannah

En 1996/97, encore une production Aaron Spelling qui raconte les aventures sentimentales de trois amies d’enfance que tout sépare dans la ville de Savannah, en Géorgie (le sud profond à la Autant en emporte le vent). Avec Beth Toussaint, Ray Wise, Wendy Phillips ainsi que Ted Shackelford…

 

Port Charles

Lancée en 1997 sur ABC, ce soap suit les aventures de trois personnages crée dans General Hospital. Il s’agit donc d’un spin-off. Avec Denise Galick et Wayne Northrop…

 

Pacific Palissades

En 1997, Aaron Spelling lance un nouveau feuilleton dans lequel de beaux jeunes gens vivent au-dessus de leur moyen dans la banlieue de Los Angeles. Avec Finola Hughes, et l’apparition de Joan Collins ou Greg Evigan.

 

Sunset Beach

Lancé en 1997 et produit également par Aaron Spelling, la vie de jeunes gens très différents qui vivent dans une petite communauté du sud de la Californie et se retrouvent au bar ou en boite de nuit. Avec Peter Barton, Sam Berhens, Eddie Cibrian, Kathleen Noone, Randy Spelling, Nick Stabile mais aussi Lesley Ann Down ou Leigh Taylor Young..

Tootsie

Film Américain de Sydney Pollack (1982) avec Dustin Hoffman

Synopsis : Michaël Dorsey est un excellent acteur qui a cependant du mal à travailler en raison de son caractère un peu trop ‘entier’. Un jour il accompagne son amie Sandy à une audition pour un rôle dans le soap Hôpital Southwest. Sandy n’est pas retenue pour le rôle et Michaël, sous le coup de la colère, décide de se déguiser en femme pour passer lui aussi l’audition. Sous le nom de Dorothy Michaëls, il réussit l’audition et rencontre un tel succès auprès du public qu’il devient un personnage important du feuilleton. Mais personne ne sait, en dehors de son colocataire et de son agent, qu’il n’est pas vraiment une femme. Alors qu’il devient très amie avec sa partenaire de l’écran, Julie, laquelle lui présente même son père, il n’ose révéler la vérité à Sandy, dont il est amoureux. Demandé en fiançailles par le père de sa collègue, fui par sa petite-amie, il finit par révéler la vérité en direct à la télévision.

Le film est un véritable chef-d’œuvre. Outre la performance d’acteur extraordinaire de Dustin Hoffman, les situations sont complexes, fines, drôles et pleines d’émotions. Bref on ne s’ennuie jamais. La distribution est splendide aux côtés de Dustin Hoffman : Jessica Lange (qui fit ses débuts dans le film King-Kong en 1976 et qui a triomphé récemment dans la série American Horror Story), Bill Murray (LE Bill Murray de Ghostbusters), Terri Garr (Rencontre du troisième type) et encore George Gaynes (le commandant Lassard des films Police Academy). Et en prime on peut vraiment avoir une idée de ce qu’était le tournage d’un soap dans les années 70/80. Sans parler du combat féministe du personnage. Bref à voir et à revoir (entre deux saisons de Dallas)

Cliffhanger

Commençons par une petite définition. Cliffhanger est à l’origine un terme d’alpinisme qui signifie littéralement accroché à la paroi. Dans l’univers culturel, il désigne dans les séries le suspens final qui doit laisser le téléspectateur accroché jusqu’au prochain épisode. Au départ le cliffhanger était réservé aux feuilletons et à la fin de saison, puis peu à peu chaque épisode se termina par un mini-cliffhanger, et certaines séries dont les histoires s’écrivent épisode par épisode utilisent désormais également le cliffhanger en fin de saison afin de justifier leur retour l’année suivante.

La clef du succès…et du déclin

  • Introduction

Résumons tout d’abord en quelques chiffres l’étendue du succès des quatre grands Prime-Time Soap.

Dallas fut produit de 1978 à 1991 durant 357 épisodes répartis en 14 saisons. Il fut vendu à près de 80 pays, et une foule d’anecdotes circulèrent à son propos. Les Etats-Unis auraient offert la saga à un pays d’Afrique du Nord en échange de la libération de certains otages. En Afrique du sud, les sessions parlementaires étaient interrompues durant la diffusion du show. Et le Théâtre municipal de Bonn, en Allemagne de l’Ouest, a même monté un ballet inspiré par Dallas

Côte Ouest dura 344 épisodes, en 14 saisons, entre 1979 et 1993.

Falcon Crest vécu de 1981 à 1990, soit 227 épisodes répartis en 9 saisons.

Enfin, Dynastie s’arrêta en 1989, au terme de sa neuvième saison et de 216 épisodes.

Entre temps, le monde entier ou presque, avait été conquis par ce que d’aucun n’hésitaient pas à qualifier de phénomène de société.

  • L’inattendu

Dans le scénario original de Dallas, la part belle était faite au couple de Pamela et Bobby, ces Roméo et Juliette des temps modernes, cette Cendrillon Hollywoodienne et son prince charmant de mari. Dans cette lutte entre le bien et le mal, qui aurait prévu que l’affection du public se détournerait du chevalier sans peur ni reproche, si semblable finalement aux innombrables justiciers du monde des séries, et se focaliserait sur l’ignoble, le cynique et impitoyable JR Ewing, qui ne recule devant rien pour assouvir ses désirs, et à qui tout réussi ? …

Dans le monde entier, JR devint l’homme que l’on aimait haïr. Son fameux rictus, à la fois charmeur et carnassier, ne laissait personne indifférent.

Il y eut ensuite Abby Cunningham Ewing, la garce blonde de Knots Landing, qui eut l’honneur d’être surnommée le JR en jupon de la côte ouest.

La vénale Alexis Carrington Colby de Dynastie ne reculait devant rien, elle non plus, pour faire concurrence à JR Ewing.

Quant à Angela Channing, sa poigne de fer lui permettait de faire face à tous ses adversaires masculins de Falcon Crest.

L’une des clefs du succès de ces sagas se trouve donc là. Pour la première fois à la télévision, le méchant devenait le héros. La question n’était plus de savoir comment le méchant serait puni, mais au contraire ce qu’il allait bien pouvoir faire de pire au prochain épisode.

 

La principale clef du succès, pourtant, se trouve autre part. Dans le scénario. A un point bien précis du scénario. On peut même dire que, assez paradoxalement, la cause du succès dans les 80’s et celle du déclin des grandes sagas à l’aube des années 90 est la même : le cliffhanger.

  • Définition

Ce fut une véritable folie. Un an après l’accident qui avait laissé Sue-Ellen et son fils entre la vie et la mort, un nouveau suspense clos la seconde saison de Dallas. Une main anonyme appuie sur la détente d’un revolver. Dans la pénombre de son bureau, un homme s’écroule. Une question sera sur toute les lèvres durant les mois suivants : Qui a tiré sur J.R. ?

Durant cet été-là, des milliers de dollars de pari furent pris à Las Vegas sur l’identité du tueur. Des partisans de Ronald Reagan, alors candidat à la Maison Blanche, firent circuler des badges précisant que l’assassin de J.R. est démocrate, et les bureaux de la production de la série furent cambriolés.

Mais les différents scénarios envisagés étaient bien cachés. Lors du tournage de l’épisode suivant, un figurant tenait le rôle de JR sur la civière, et Larry Hagman était encore en vacances à Londres. Ainsi, le doute concernant la survie de JR subsistait.

Résultat : le 21 novembre 1980, plus de 88,5 millions de téléspectateurs américains sont devant leur petit écran pour découvrir que, finalement, JR va survivre à ses blessures, et que c’est sa belle-sœur et maîtresse Kristin Shepard qui avait tenté de le tuer.

Cliffhanger : à l’origine c’est un terme d’alpinisme qui signifie ‘accrocher’ à la paroi, suspendu. En l’occurrence, c’est le téléspectateur qui reste accroché durant l’été au suspens de fin de saison.

  • Exemples

« Qui a tiré sur JR ? » est l’épisode le plus célèbre de l’histoire de la télévision.

Très vite la recette est copiée et adaptée. L’année suivante, Cliff Barnes trouve un cadavre dans la piscine de Southfork. Afin de préserver le secret et que les acteurs eux-mêmes ignorent l’identité de la victime, la scène fut tournée 3 fois avec les 3 femmes brunes de l’intrigue : Sue-Ellen, Pam et Kristin. Seuls les producteurs savaient laquelle serait diffusée.

Prouvant qu’il n’est pas nécessaire d’avoir un cliffhanger physique et vital pour être efficace, les scénaristes de Côte ouest tablent sur l’émotion la saison suivante : Valène découvre que Gary la trompe et prend la fuite.

 

Rapidement pourtant, apparaît le vice de ce procédé apparemment génial. Comment faire mieux que le fameux « Qui a tiré sur JR ? ». S’en suit alors une surenchère dans le dramatique et le spectaculaire, qui tôt ou tard devait conduire à l’invraisemblance.

C’est Falcon Crest qui ouvre le feu, en 1984, avec le crash d’un avion dans les rocheuses près de Denver, et qui ne fait miraculeusement que 3 victimes.

La saison suivante, c’est Dynastie qui fait plus fort encore. Toute la famille est réunie dans le palais princier pour le mariage d’Amanda lorsque des révolutionnaires armés jusqu’aux dents font feu sur l’assistance. Tout le monde s’écroule, mais deux personnages de second plan seulement ne se relèveront pas.

bras de fer entre Dynastie et Dallas

De l’avis général, c’est pourtant la mort de Bobby dans Dallas puis sa résurrection un an plus tard, qui firent le plus de tort à la crédibilité des grands feuilletons. Ce n’est d’ailleurs pas tant le retour de Bobby que la façon dont il fut amené qui a été critiquée. Un rêve !

En 1986, un tremblement de terre fait 2 victimes à Falcon Crest…Etc…

Ce qui a fait la fortune des super sagas des années 80 a également causé leur perte. Ne dit-on pas que trop d’amour tue l’amour ? …On pourrait ajouter que trop de drame tue le drame ! …

Tentative d'analyse

Un peu de culture

Dallas dans les années 80 n’était pas seulement une série, un soap de plus, ni même un divertissement télévisé pour remplir les grilles du samedi soir. Ce fut un véritable phénomène de société, qui réunissait devant les écrans des familles entières, tous âges, catégories socio-professionnelles ou origines confondues. Non seulement en France, mais dans le monde entier, des présidents, des reines, des parlementaires arrêtaient tout pour allumer le petit écran en même temps que les ouvriers et les commerçants des villes et des campagnes.

Dallas débarque en France le 14 janvier 1981, un samedi soir sur TF1, précédé d’une réputation sulfureuse. Les passions se déchaînent autour du personnage de JR, certains jugeant que sa conduite, son ignominie, son manque total d’une quelconque forme de moralité, ne méritaient pas de passer à l’écran. Quel exemple donnait soudain la puritaine Amérique ?

En guise de réponse, citons le sociologue Dominique Wolton qui, interrogé pour le magazine Télé 7 jours en date du 12 décembre 1981, juge ainsi la télévision américaine :

« Elle est une télévision de société. Basée sur l’économie de marché, elle montre sans complexe les sujets qui passionnent les Américains : mœurs, réussite financière, à travers, par exemple, la saga d’une famille contemporaine triomphante, les Ewing. […] La force de la télévision américaine, c’est de tout montrer. Les Américains conçoivent la télévision comme un reflet de leur société, alors que nous, français, n’avons pas commencé à montrer les problèmes de cette fin du XXème siècle. Les modèles culturels sont totalement différents. Y-a-t ’il une famille Ewing aux USA ? On la montre. Ici, on la cache. […] Dallas ne me semble pas une œuvre pernicieuse. La télévision n’est pas une entreprise de morale publique. Soyons francs : nous sommes tous passionnés par des héros et des situations un peu troubles ».

A la même époque et pour le même périodique, l’académicien Jean Dutourd, interrogé à propos de la saga qui provoquait ses premiers remous dans l’hexagone, écrivait :

« Il me semble que les scénaristes de Dallas ont eu deux idées géniales. La première a été de situer leur feuilleton chez les riches. Et non pas n’importe quel riche. La famille Ewing n’est pas de notre temps. Elle vient tout droit du XIXème siècle, c’est à dire d’une époque où l’on n’avait pas honte de son argent et ou les millions étaient des titres de noblesse. […] La seconde idée géniale des scénaristes est d’avoir pris pour héros un personnage totalement à l’opposé des héros modernes. Ceux-ci sont de braves cœurs, altruistes, pleins de morale et de mauvaise conscience, se demandant anxieusement s’ils n’ont pas tort d’être heureux. […] Le héros de Dallas, qu’on appelle JR, n’a aucune mauvaise conscience. C’est un salaud tout pur, qui ne pense qu’à avoir plus d’argent, plus de puissance, […], qui est parfaitement égoïste […], qui corrompt ceux qu’il ne peut éliminer, qui couche avec toutes les filles qui lui plaisent […]. Moyennant quoi tout lui réussit !

Comment un pareil individu ne ferait-il pas les délices du spectateur, qui est gorgé tout au long de l’année d’imbéciles sirupeux ? La complète immoralité de JR, son cynisme, son sourire féroce sont merveilleusement rafraîchissants. Dans le monde de guimauve où nous sommes, c’est un aérolithe, un astre étincelant […]. »

Personne n’est vraiment indifférent à ce succès qui dépasse toutes les prévisions. On déteste JR et ses sales manigances, ou bien alors on ne peut plus se passer de ses traîtrises et de son sourire carnassier.

Dans son livre « Homère et Dallas », l’universitaire Florence Dupont explique en substance que, dans l’antiquité, Homère n’était pas un grand auteur littéraire qui écrivait des best-sellers de haut vol comme on le considère aujourd’hui, mais un orateur qui inventait chaque jour les rebondissements d’une grande saga pour amuser et divertir les convives des grands banquets de ses contemporains. Ainsi, si l’on replace les œuvres d’Homère dans le contexte de leur époque, ses récits remplissaient exactement la même fonction que les épisodes de Dallas dans notre société moderne. En conclusion, elle estime que ce serait une erreur intellectuelle que d’élever les récits d’Homère au rang de chef d’œuvre littéraire pour, dans le même geste, rejeter les épisodes de Dallas dans les poubelles de la culture.

En utilisant exactement la même démarche intellectuelle, Woody Allen disait : « Shakespeare écrivait pour les masses. Aujourd’hui il serait sans doute le scénariste de Dallas ! … »

Le Merchandising

De l’art de faire de l’argent en vendant une image.

Les romans

En France, il en est paru quatre, intitulé tout simplement Dallas (écrit par Lee Raintree), Les maîtres de Dallas, Les femmes de Dallas et Les hommes de Dallas (écrit par Burt Hirshfield).

Aux USA, une série de romans écrits par Mary Ann Cooper raconte, presque épisode par épisode, la première saison de la saga texane. Mary Ann Cooper a également écrit deux romans parut en France sous le titre Côte Ouest, des voisins dangereux et Côte Ouest, l’enfant de l’espoir.

Les roman-photo

Diffusés en France dans les années 82-83, ils comptaient une cinquantaine de pages pour un épisode à chaque fois. Devenus aujourd’hui pratiquement introuvables, au même titre que les bandes dessinées Dallas.

Les disques

Outre les génériques originaux de Dallas, Côte Ouest, Falcon Crest et Dynastie (pour ces deux derniers, le générique français est le générique original) régulièrement édités dans des compiles télévisuels, sont sorti sur support vinyle les deux génériques français de Dallas, le fameux « Ton univers impitoyable » et le plus confidentiel « Ville mirage ». La chanson française de Côte Ouest est

Deux albums sortis au début des années 80 réunissent quelques chansonnettes vaguement country, poussées tout à tour par Howard Keel, Steve Kanaly ou Charlène Tilton, mais ne présentaient d’autre intérêt que celui d’exploiter à fond le succès de la saga.

Dans la même optique, ce tube de l’année 1983, Together we’re strong, interprété par Mireille Mathieu et Patrick Duffy, et à propos duquel l’humoriste Laurent Violet disait :

« Dans Dallas, il y a le gentil, c’est Bobby, et le méchant, JR. Bobby, c’est celui qui chante avec Mireille Mathieu. C’est dire s’il est gentil ! …Et puis JR c’est celui qui a sorti le disque. C’est dire s’il est méchant ! … »

De véritables chanteurs se glissent parfois dans la distribution de ces sagas. C’est le cas de Audrey Landers et de Lisa Hartman, dont les apparitions en tant qu’Afton et Ciji ont profité aux séries. Mais leurs œuvres sont plutôt difficiles à obtenir de ce côté de l’atlantique.

Objets divers

Lorsque l’idée d’un commerce vint aux producteurs de Dallas, le problème à résoudre était de trouver la meilleure image à vendre. Utiliser un personnage, JR y compris, semblait quelque peu risqué. Aussi résolurent-ils de n’utiliser pour le merchandising que le nom de Southfork, le ranch du clan Ewing, et peu à peu l’image de J.R. fut également utilisée, notamment avec un objet emblématique : une statuette en céramique à l’effigie du méchant de service. Cette statuette, d’environ 30 cm de haut, reposait sur un socle cachant une boite à musique jouant le générique original de la série, et le chapeau de J.R. se soulevait pour dévoiler un bouchon en liège, et il était possible de remplir J.R. avec un bon Bourbon (!).

Porte-clefs, cartes à jouer, verres et tasses, photos et posters divers, ainsi que T-shirt et même housse de couette, furent vendus aux quatre coins de la planète. Et ils continuent à l’être pour qui à la chance de se rendre à Southfork et à la boutique de souvenirs qui s’y trouve.

Articles de références

En 1986, la journaliste américaine Suzy Kalter, spécialistes des productions télévisées, produit un important recueil de référence. Intitulé The complète book of Dallas, il raconte la naissance du feuilleton, ses coulisses, ainsi que les 222 premiers épisodes, le tout richement illustrés de photographies parfois inédites. Malheureusement ce magnifique ouvrage ne fut jamais publié en France.

En 1991, un professeur de l’université de Nancy, Florence Dupont, publia en France un essai (éditions Hachette) intitulé Homère et Dallas et dans lequel elle tente de « dénoncer l’imposture culturelle, en vogue aujourd’hui plus que jamais, qui dans un même geste élève Homère au rang de géant de la galaxie Gutemberg et rejette les séries américaines dans les poubelles de la culture ». En conclusion, l’universitaire affirme que «si Dallas est notre Homère, Homère fut le Dallas de l’antiquité ».

Bien d’autres ouvrages ont été publiés sur Dallas, le plus souvent en anglais. Retrouvez-les en fin d’ouvrage dans la section Bibliographie.

Longtemps avant l’avènement de l’internet et le développement du commerce individuel international, les fans devaient se contenter de ce que l’on trouvait en masse sur place : les magazines. Et il faut admettre que les acteurs de Dallas ont fait tour à tour la couverture d’a peu près tout ce que la presse était capable de produire. Bien entendu tout le monde à conserver un télé 7 Jours ou un Télé-Poche avec le portrait de Larry Hagman sur la couverture, mais on a vu Charlène Tilton ou Patrick Duffy faire la une de la presse jeunesse (Podium par exemple), Victoria Principal dans Gala et Linda Gray dans un magazine de tricot. Et vous, avez-vous encore ce genre de magazine ?

DVD

Si les premiers épisodes de Dallas étaient sortis en VHS dans les années 80, il fallut attendre 2004 pour voir arriver les saisons complètes en DVD. C’est à ce moment et pour des raisons commerciales que les 5 premiers épisodes formèrent la première saison. En France, la première édition DVD comportait même un énorme bug puisque la piste audio en Français était absente des disques. Puis les saisons suivantes sont sorties à intervalles irréguliers, jusqu’à la saison 7. Puis plus rien. Warner France expliqua finalement que les ventes étaient insuffisantes sur le territoire Français pour que les saisons suivantes soient réalisées. Et à ce jour, en 2023, la situation demeure inchangée malgré les relances régulières par les fans.

L’intégralité des saisons est sortie bien entendu aux USA et en Angleterre, mais également en langue allemande, sous la forme de saisons séparées mais aussi sous la forme de coffrets contenant l’intégrale de la saga.

Une rumeur sur les réseaux sociaux prétend que les épisodes auraient été remasterisés grâce aux nouvelles technologies et qu’une version intégrale en HD serait sur le point d’être commercialisée. Wait and see

Trading-cards

Les cartes à collectionner sont aux Etats-Unis une véritable institution. Dans chaque famille il y a une collection de cartes, notamment de joueurs de baseball ou de football américain, avec des cartes dédicacées, des cartes rares transmises de génération en génération. Depuis les années 60 le cinéma et les séries télé ont lancé leur propre collections et Dallas n’a pas échappé à la règle. Ainsi dans les années 8O, une collection de 56 cartes a été commercialisée aux USA (par paquet de 5 cartes et un chewing-gum). Chaque carte présente l’un des personnages ou une scène des premiers épisodes, et au dos apparaissent les pièces d’une image plus grande, comme un puzzle à reconstituer.

Plus récemment des collections de cartes ont été lancées comprenant des cartes autographes et des cartes avec des morceaux de vêtements. On peut trouver sur le net certaines cartes avec l’autographe de Larry Hagman ou un petit morceau de l’une de ses chemises. On trouve aussi les autographes de Charlène Tilton ou Steve Kanaly. Ces cartes sont le plus souvent certifiées et constituent de petits trésors pour les collectionneurs.

Dans un style approchant, une collection de 24 bagues à cigares à l’effigie des principaux membres de la famille Ewing et du ranch a été réalisée au début des années 80.

Et toujours dans le style petits morceaux de papiers, certains pays tels que l’Australie ou la Guinée-Bissau ont édités des timbres à l’effigie des principaux héros de la saga, notamment un magnifique timbre hommage à Larry Hagman au moment de son décès.

Miniatures Majorettes

Bien sur les voitures des Ewing ont été commercialisées, mais en version miniature, ce qui était financièrement plus accessible pour le fan moyen (!). Ainsi plusieurs véhicules furent commercialisés sous la bannière Dallas. La corvette de Pamela, le pick-up de Ray Krebbs, l’hélicoptère de Southfork mais aussi un camion-citerne au logo de la Ewing Oil et des véhicules utilitaires que l’on n’a pas forcément vu dans la série mais qui ont forcément servi pour gérer le ranch.

Poupées

Deux poupées à l’effigie de J.R. Ewing ont également été commercialisées aux USA en 2011, l’une dans son costume gris clair célèbre pour les premières photos promotionnelles de la série, et la seconde dans la tenue qu’il porte le fameux soir ou une main assassine lui a tiré dessus. Ces poupées d’une hauteur d’environ 30cm, style poupée Barbie, restent les seules commercialisées et l’on peut regretter que les autres personnages n’aient pas été réalisés. Sue-Ellen dans une de ses tenues de bal du pétrole aurait sans doute été un objet de choix.

Décorations de noël

C’est une tradition aux Etats-Unis, tout ce qui peux l’être devient une décoration d’arbre de noël (Les fans de Star Trek par exemple peuvent décorer un arbre gigantesque uniquement avec les petits vaisseaux et personnages, proposés en particulier par la société Hallmark). Et, bien entendu, en 2016, Larry Hagman a eu droit à sa petite figurine toute légère avec une attache pour la suspendre… et avec un socle qui joue le générique de la série. Un must du kitsch à l’Américaine.

Jeux de société

Plusieurs jeux de société ont été édités dans les années 80 afin de profiter du succès de la série et afin de répondre à la demande des fans à travers le monde :

Des puzzles (l’un montrant J.R. et l’autre la famille Ewing dans les représentations les plus populaires des toutes premières saisons).

Un jeu de rôles permettant de se prendre pour des hommes d’affaires tentant de bluffer J.R. lui-même dans l’univers des pétroliers.

Un coffret de 3 jeux comprenant un jeu de dominos, un jeu de Mémoire (il faut reformer des paires de cartes identiques retournées sur le plateau de jeu) et un jeu appelé Bluff.

Un autre jeu nommé Flip Out, présenté par Larry Hagman, offre également une forme de jeu de rôle dans l’univers des affaires

Un jeu style jeu de l’oie à la sauce Texane sous la forme d’un plateau de jeu au format d’une pochette de 33tours

Sans oublier un jeu de cartes à jouer tout simple avec la photo de Southfork à l’arrière

Sacs et Portemonnaies

Au début des années 2010 une ligne de sacs, boutons de manchettes et porte-monnaie à l’effigie des Ewing a été commercialisée avec le slogan « Rich folks are always happy », une phrase que J.R. prononce dans un épisode et qui signifie Les gens riches sont toujours heureux.

Vite, à boire…

Il fait souvent très très chaud au Texas et il faut donc penser à s’hydrater régulièrement. C’est pourquoi en 2013 a été commercialisée au USA une bouteille de Bourbon, le whisky Américain. Une bouteille splendide, en forme de carafe carrée avec un bouchon en bois, portant la signature de J.R. Ewing et l’image du ranch en fond. Un objet superbe, plus beau que bon à en croire les experts en whisky.

Mais déjà dans les années 80 une marque de bière avait commercialisé aux USA des canettes portant la mention Réserve Privée de J.R. Ewing. A l’époque la publicité montrait une canette dans laquelle on avait tiré au révolver (en référence à Who shot J.R. ?) et le slogan, imprimé sur les canettes, était une citation de J.R. déclarant : « Si vous devez demander le prix, c’est que vous ne pouvez pas vous l’offrir ! »

Stop Smoking… for life

En dehors des objets lié directement à la série, Larry Hagman lui-même profita de sa notoriété planétaire pour promouvoir, au milieu des années 80, son combat contre le tabac à travers une gamme d’objets montrant son visage coiffé de son fameux stetson, de son non-moins fameux sourire, et du slogan Stop smoking for life (Arrêtez de fumer pour la vie). Tout d’abord une cassette vidéo expliquant la méthode préconisée par l’acteur, qui avait lui-même stoppé la cigarette quelques années plus tôt après un entretien effrayant avec son médecin. Et pour accompagner la vidéo, Larry Hagman proposait un mini ventilateur fonctionnant avec une pile et qui permettait non pas de se rafraichir mais de renvoyer vers les fumeurs importuns la fumée générée par leur vice.

Le Principal c’est d’être belle

Et puisque Larry Hagman vendait sa méthode pour arrêter de fumer, Victoria Principal commença elle aussi par promouvoir dans de somptueux livres richement illustrés ses méthodes pour rester en forme et pour prendre soin de sa peau. The Body Principal et The Beauty Principal préfiguraient la future carrière de femme d’affaire de Victoria Principal, qui vend depuis des décennies des lignes de produits de beauté sous la marque Principal Secret.

Dans la même optique, Priscilla Presley a également commercialisé des parfums sous sa signature, notamment sous les noms Expériences et Moments.

Bank of Texas

Evidemment le must d’une collection sur Dallas, c’est un billet de banque du Texas (une banque qui n’existe pas). Lors de ses apparitions publiques, Larry Hagman avait commencé par cacher des billets de banques dans son chapeau qui tombaient au sol lors de ses passages sur scènes. Puis lorsqu’il commença à être demandé dans le monde entier, il fit fabriquer des billets à son effigie, des billets de 10.000 dollars de la banque du Texas avec sa signature et son visage, et la mention qui précisait Ce billet n’a pas plus de valeur que le papier sur lequel il est imprimé. Comme il militait aussi pour le don d’organe, les billets portaient la mention Ce billet est imprimé sur du papier recyclé. Pourquoi ne pas vous recycler vous-même ? Appelez le… afin de s’inscrire sur la liste des donneurs d’organes.

Autographes

Et puis bien entendu une collection ne saurait être complète sans un ou deux autographes des stars de la série, obtenu via internet ou mieux encore directement auprès de J.R. ou Lucy. L’occasion aussi, le plus souvent, d’un souvenir inoubliable que l’on peut raconter à loisir… Aller, du coup je vous raconte mes souvenirs à moi…

Juillet 2007, Mirande, sud-ouest de la France. Un évènement que beaucoup de fans français ont dû vivre, chacun à leur manière : la venue en France pour le festival de musique Country de Mirande, dans le Gers, de 5 acteurs de la série Dallas : Larry Hagman, Linda Gray, Patrick Duffy, Steve Kanaly et Charlène Tilton. L’occasion inespérée de voir en vrai nos héros, d’obtenir leur signature sur une photo, et pour moi de leur remettre à chacun un exemplaire de mon livre qui venait de sortir. ET DE SERRER LA MAIN DE LARRY HAGMAN LUI-MÊME…

Mai 2011, émission de télévision Médias Le Mag, présentée par Thomas Hugues : A l’occasion de la venue en France de Larry Hagman, présent à Monaco pour le MIP TV, la chaine France 5 décide, alors qu’elle va recevoir l’acteur pour évoquer notamment la possible prochaine renaissance de la série, de diffuser pour Larry Hagman une (très) brève interview d’un fan français : moi.

Enregistrée quelques jours plus tôt dans mon appartement, la pastille ne dure que quelque 40 secondes mais à ce moment je sais que Larry Hagman m’a vu et qu’il sait que j’existe. Ne pouvant être sur place j’ai missionné la journaliste de l’émission pour m’obtenir un autographe personnalisé, et Larry a donc écrit Pour Claude avant de signer sa photo.

Comme je suis également fan de Science-Fiction j’ai à plusieurs reprises assister à des conventions de fans (à Cusset, Migennes, Paris ou à Macon).

C’est au salon Collection de Mâcon, qui réunissaient les fans de Star Wars mais également de séries et de cinéma de tout poil que j’ai fièrement porté les couleurs de Dallas en exposant une partie de ma collection, suscitant un intérêt certain d’une partie des visiteurs. 

Ci-contre une photo de mon stand en 2010.

Pièces uniques

Bien entendu chaque fan à la possibilité de réaliser ou faire réaliser pour lui-même des objets avec l’image de Southfork ou des héros de la série. Tasses, calendriers, etc… Pour ma part j’ai fait effectuer par un peintre des portraits de J.R., de Bobby et de Sue-Ellen qui sont exposés dans mon salon.  

ebay est à la fois une source inépuisable d’arnaques (contrefaçons en particulier) mais également de trésors vintage. Il n’est pas rare ainsi d’y trouver des magazines des années 80, des calendriers et articles d’époque, des photos dédicacées (à considérer avec méfiance) et parfois des objets de collection que l’on pensait ne jamais pouvoir retrouver. Soyez vigilant, et à l’affut…

Placement de produit

Le placement de produit est une pratique commerciale et marketing qui consiste pour une marque à payer afin que l’on voie clairement son produit dans un film, une série ou une émission, utilisé par un acteur. Ainsi par exemple lorsque James Bond utilise une Aston-Martin c’est que la marque a fourni un de ces prototype et payé pour qu’il apparaisse positivement à l’écran. Lorsqu’un acteur boit un soda et que l’on voit très clairement la marque à l’écran, c’est du placement de produit. Lorsque l’animateur d’une émission pose devant lui une bouteille d’une grande marque d’eau, c’est aussi du placement de produit.

Il y a assez peu de placement de produit dans Dallas, cela n’était pas vraiment à la mode dans les années 80, le financement venait des pages de publicité vendue par les chaines mais les annonceurs n’avaient pas leur place à l’écran aux côtés des acteurs. Il est par exemple extrêmement difficile de voir clairement et de manière reconnaissable les marques de bières et de Champagne que boivent les Ewing, quant au bourbon il est systématiquement carafé ce qui évite de reconnaitre une marque à la forme de la bouteille. Les voitures ne sont pas non plus fournies par les marques comme cela pourra se faire dans des séries des années 2000 mais choisie dans des marques différentes, américaines ou non, selon l’image que les producteurs veulent donner d’un personnage.

Le seul placement de marque dans Dallas années 80 est celui des hôtels dans lesquels les Ewing vont se réfugier occasionnellement ou pour de plus long séjour et qui correspondent aux hôtels qui assurent aussi l’hébergement de la production. Ces hôtels sont cités nommément dans les épisodes et leur nom apparait en fin de générique de chaque épisode.

Ainsi à partir de la saison 4 le Hilton LBJ est cité au générique comme fournisseur d’assistance à la production lors des épisodes tournés sur place. Le Hilton de Dallas est situé au 5410 Route Lyndon B. Johnson à Dallas. Il comprend un restaurant et un bar, 25 salles de réunions pour des séminaires d’affaires, une piscine extérieure et un centre de remise en forme.

Dans les saisons 5 et 6 c’est le DoubleTree Inn de Dallas qui prend le relais. Doubletree est une filiale du groupe Hilton est dispose de plusieurs hôtels dans la ville de Dallas. Ce sont généralement des hôtels avec piscine situés aux endroits stratégiques de la ville (proche du centre ou des aéroports) mais d’un standing légèrement inférieur au Hilton. C’est en tout cas le cas aujourd’hui.

A partir de la saison 7 c’est le Marriot Quorum de Dallas qui apparait au générique. Situé au 14901 Dallas Parkway, cet hôtel dispose d’une piscine et d’un centre de fitness, d’un restaurant et d’un café Starbucks, et l’on peut y dormir pour moins de 200 $ par nuit. Le Quorum est également cité dans les épisodes de la série, c’est là que J.R. et Sue-Ellen s’installent après l’incendie de Southfork.

et c’est aussi dans cet hôtel que séjournent Renaldo Marchetta (il retrouve d’ailleurs Jenna et Charlie dans le restaurant de l’hôtel) et quelques saisons plus tard Johnny Dancer y descend à son tour. Le Groupe Marriott est une entreprise hôtelière internationale qui comprend aujourd’hui entre-autres les marques Ritz-Carlton, Sheraton, Courtyard ou Méridien.

A compter de la saison 10 et pour 3 saisons l’hôtel qui accueille la production est le Sheraton Park Central Hotel and Towers de Dallas. Situé au 7750 route Lyndon B. Johnson, cet hôtel est dorénavant fermé et a été transformé en résidence pour personnes âgées.

Les deux dernières saisons ne comportent aucune mention à ce sujet puisque aucun tournage n’avait lieu au Texas sur les deux dernières années.

Et dans Dallas Nouvelle génération ?

A partir de 2012 pour les tournages (réalisés entièrement sur place) de la Nouvelle Génération l’hôtel ou séjournaient les équipes et ou certaines scènes ont été tournées était le Omni-Hôtel, situé au 555 Lamar Street. Comprenant 1001 chambres et suites, l’hôtel comporte également un spa, un centre de fitness, une piscine chauffée, des salles de réunions et d’événements, 8 restaurants et un service en chambre 24h/24, ainsi qu’un service de conciergerie. Vous pouvez y passer la nuit à partir d’un peu moins de 200$. L’hôtel est situé à proximité du centre-ville, du quartier des commerces et des musées, et face au centre de convention de Dallas.

Eh bien dans la nouvelle série des années 2012 et suivante, le placement de produit était devenu une pratique bien plus courante et là on voit clairement qu’il en est fait usage. Outre l’hôtel cité précédemment qui apparait régulièrement et est particulièrement mis en valeur, les 3 saisons de la nouvelle génération mettent en avant plusieurs produits très différents.

Tout d’abord les voitures sont particulièrement mises en valeur dans la série, et montrées bien davantage que dans les années 80. Porsche, Maserati, Corvette, Mercedes… On peut cependant considérer que la voiture de marque est juste un moyen pour les réalisateurs et scénaristes de montrer le luxe et la fortune des Ewing d’une manière un peu plus clinquante que dans les années 80.

Mais le placement de produit prend tout son sens durant la saison 2 de la série. En effet, alors que le lancement d’une bouteille de Bourbon à l’effigie de J.R., approximativement au moment du décès de l’acteur Larry Hagman, défraie la chronique dans la presse mondiale, il était normal de voir la fameuse bouteille apparaitre à l’écran. C’est chose faite et l’on verra à plusieurs reprises Sue-Ellen et John-Ross se servirent un verre de ce nectar portant la signature de J.R. Ewing. Une campagne de communication savamment orchestrée accompagne la diffusion (dans quelques états des USA seulement) des bouteilles, offrant notamment de superbes mises en scènes (les bouteilles quant à elles sont assez difficiles à obtenir en dehors des USA, mais on en trouve encore parfois sur ebay à un tarif bien supérieur à celui de vente d’origine).

On a également trouvé sur le net des reproductions de la boucle de ceinture que J.R. laisse en héritage à son fils (mais là on ne parle pas vraiment de placement de produit, pas certain en effet que les reproductions soient estampillées officiellement)

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