Blood is thicker than Oil

Don Murray

William Sidney "Sid" Fairgate

Biographie

Donald Patrick Don Murray est né le 31 juillet 1929 à Hollywood, en Californie, dans une famille de saltimbanques : son père, Dennis Murray, était directeur de spectacle et chorégraphe à Broadway, et sa mère, Ethel Cook, ancienne danseuse des Ziegfeld Follies. Il grandit sur Long Island (États-Unis), à East Rockaway, où il développe très tôt le goût de la scène – à quatre ans, il comprend déjà qu’« embrasser une fille sur scène » amuse le public et décide qu’il ne veut faire que cela de sa vie. Après ses études secondaires, Don Murray intègre l’American Academy of Dramatic Arts de New York. Diplômé en 1948, il fait ses débuts à Broadway la même année dans la pièce The Rose Tattoo de Tennessee Williams, un succès qui remporte le Tony Award de la meilleure pièce. Il refuse alors plusieurs contrats d’esclavage avec les studios hollywoodiens, préférant garder la liberté de choisir ses projets.

Dans les années 1950, le jeune comédien trace sa route de façon cohérente avec ses convictions : lorsque la guerre de Corée éclate, il se déclare objecteur de conscience (membre de l’Église des Frères, Church of the Brethren). Plutôt que de porter les armes, Murray choisit un service civil en Europe (Brethren Volunteer Service) où il se consacre aux orphelins et aux réfugiés de l’après-guerre. Pendant plusieurs années il est sous l’œil de la justice américaine, qui met plus de deux ans à lever les soupçons sur la sincérité de ses convictions pacifistes. En Allemagne et en Italie, il participe à la reconstruction des communautés touchées par la guerre. C’est là qu’avec son ami Belden Paulson et l’actrice Hope Lange (qu’il épousera en 1956) il lance le programme HELP (Homeless European Land Program) : ils achètent des terres en Sardaigne, accueillent des familles réfugiées hors des camps de prisonniers et bâtissent des maisons et des entreprises pour eux. Ce projet humanitaire – qualifié de plus efficace en Europe par l’ONU – est à l’image de son engagement chrétien et social. Don Murray y travaille avec plusieurs amis d’engagement pacifiste, comme le pasteur Dale Aukerman et le champion olympique Bob Richards, qui renforcent sa foi et ses idéaux sociaux. Il racontera plus tard qu’il a inspiré le sénateur Hubert Humphrey à proposer un équivalent américain du modèle Brethren, le futur Peace Corps.

De retour aux États-Unis au milieu des années 1950, Murray reprend sa carrière artistique. En 1955 il remonte sur scène dans The Skin of Our Teeth de Thornton Wilder, où sa prestation attire l’attention du metteur en scène Joshua Logan. Grâce à ce dernier, il obtient son premier grand rôle au cinéma : en 1956, il partage l’écran avec Marilyn Monroe dans Bus Stop (Arrêt d’autobus). Ce premier rôle de beau cowboy déterminé fait de lui une révélation et lui vaut une nomination à l’Oscar du meilleur second rôle. Parallèlement, son amitié naissante avec la jeune actrice Hope Lange se transforme en amour : ils se marient l’année même de Bus Stop.

Après ce coup de projecteur, Murray enchaîne films et rôles variés. En 1957 il montre sa sensibilité dans A Hatful of Rain (Une poignée de neige), un drame sur la dépendance à la morphine. On le voit aussi dans plusieurs westerns populaires : From Hell to Texas (1958) et These Thousand Hills (1959), où il incarne souvent des héros innocents ou rebelles. En 1959 il partage l’affiche avec James Cagney dans Shake Hands with the Devil (L’Épopée dans l’ombre), qui raconte la lutte pour l’indépendance irlandaise. En 1960 il tient encore le rôle principal du western One Foot in Hell. Ce succès en série lui donne les moyens de produire son propre film. En 1961 il co-écrit et produit The Hoodlum Priest (sous le pseudonyme “Don Deer”), dans lequel il incarne un prêtre catholique aidant les anciens détenus à se réinsérer. Ce film puissant, inspiré de faits réels, prend ouvertement position contre la peine de mort et prône la réhabilitation. L’année suivante, il atteint de nouveaux sommets artistiques en incarnant dans Advise and Consent (Tempête à Washington) un sénateur victime d’un chantage sexuel. Ce thriller politique d’Otto Preminger, où Murray côtoie Henry Fonda et Charles Laughton, aborde la corruption et le tabou de l’homosexualité d’une manière rare pour l’époque.

Dans la seconde moitié des années 1960, Murray poursuit son goût pour les sujets « de la vie réelle ». Il tourne Escape from East Berlin (1962), basé sur une évasion de réfugiés par un tunnel, puis One Man’s Way (1964), biopic d’un journaliste devenu prédicateur, et Baby the Rain Must Fall (1965) aux côtés de Steve McQueen, sur un GI traumatisé. Par contraste, il participe aussi à quelques productions plus légères ou fantastiques, comme le péplum The Viking Queen (1967). À la fin de la décennie, il alterne cinéma et télévision : il joue dans le film d’avant-garde Sweet Love, Bitter (1967) sur le jazz, puis retrouve l’univers télévisuel avec The Outcasts (1968-69), série d’aventure western innovante où il forme avec Otis Young un duo de cow-boys blanc et noir. En 1969, il écrit et tient le rôle principal du film Childish Things, un drame sur un ex-soldat alcoolique en rédemption, et choisit comme metteur en scène John Derek (qui était son ami) – un choix qui donne une œuvre mitigée entre message social et exploitation commerciale.

En 1970 Murray passe pour la première fois derrière la caméra : il réalise The Cross and the Switchblade (La Croix et le poignard), basé sur le livre d’un pasteur de New York luttant contre les gangs, avec Pat Boone en vedette. Le film est marqué par le ton pieux et militant de Murray, mais il échoue au box-office. Par la suite, l’acteur enchaîne des productions plus grand public : il apparaît en 1972 dans Conquest of the Planet of the Apes (La Conquête de la planète des singes), film à succès de la série, puis dans Justin Morgan Had a Horse (1972) et Cotter (1973). En 1975, il joue un rôle mémorable de policier bourru dans le thriller Deadly Hero, où il aborde la violence et la brutalité de la loi. Il produit également Damien’s Island (1976), sur un prêtre lépreux, mais cette version cinématographique ne sera jamais diffusée.

Au tournant des années 1970-1980, Don Murray se tourne de nouveau vers la télévision. Il joue d’abord dans des mini-séries historiques, comme How the West Was Won (1977) et Rainbow (1978, où il incarne le père de Judy Garland), puis connaît un grand succès populaire avec son rôle de Sid Fairgate dans le feuilleton Côte Ouest (Knots Landing) de 1979 à 1982. Cette saga, dérivée de la série Dallas, lui donne une image de comédien de télévision familier du public. Pendant cette période, il continue toutefois d’apparaître au cinéma, alternant films d’action et autres productions : il tourne par exemple Island Prey (1986) avec Olivia Hussey, où il tient le rôle principal d’un professeur en danger.

Dans les années 1980, les apparitions de Don Murray au cinéma deviennent plus rares mais souvent marquantes. En 1986, il interprète le père dans Peggy Sue s’est mariée de Francis Ford Coppola, comédie dramatique où son jeu de père protecteur est salué. Il tient également un second rôle dans Made in Heaven (1987) d’Alan Rudolph, ainsi que dans le téléfilm social Something in Common (1986). Après le navrant Ghosts Can’t Do It (1989) de John Derek, Murray disparaît plusieurs années de l’écran.

Au début des années 2000, après une longue pause, il revient comme acteur et réalisateur. En 2001 il joue dans le thriller Island Prey, puis, pour la première fois depuis 1970, retrouve le poste de réalisateur avec la comédie Elvis Is Alive (2001), dont il co-signe le scénario. Ce film, porté sur un sosie présumé d’Elvis à Paris, est aussi un film de famille : son fils Sean Murray en signe la musique. Plus tard, à 88 ans, il fait une apparition remarquée dans le renouveau de la série Twin Peaks en 2017. Son dernier rôle à l’écran est dans Promise (2021) de Joe Cornet, un drame indépendant.

Tout au long de sa vie, Don Murray n’a jamais renié ses engagements sociaux et pacifistes. Il a lui-même qualifié son cinéma « d’armes d’instruction de masse », choisissant sans cesse des personnages en quête de justice ou de rédemption. Ses prises de position personnelles – contre la peine de mort, pour les droits civiques et pour la paix – se reflètent dans ses œuvres (de Hoodlum Priest à Deadly Hero). Côté privé, Don Murray a été marié deux fois. En 1956, il épouse Hope Lange, sa partenaire dans Bus Stop. Ils ont deux enfants, Christopher et Patricia, nés à la fin des années 1950, avant de divorcer en 1961. En 1962, Murray se remarie avec Elizabeth « Bettie » Johnson ; le couple aura trois enfants : Colleen, Sean et Michael. Ses enfants ont souvent accompagné son parcours (son fils Sean est d’ailleurs musicien compositeur). Don Murray est également resté très proche de sa « famille spirituelle » brethrienne et de ses amis de cœur, illustrant par l’exemple ses valeurs d’entraide et de tolérance. Don Murray est décédé le 2 février 2024 à Goleta (Californie) à l’âge de 94 ans. Il laisse dans le deuil sa seconde épouse Bettie, ses cinq enfants et de nombreux petits-enfants et admirateurs.

Filmographie seléctive

1956 : Arrêt d’autobus (Bus Stop) : Beauregard ‘Bo’ Decker

1957 : La Nuit des maris (The Bachelor Party) : Charlie Samson

1958 : La Fureur des hommes (From Hell to Texas) : Tod Lohman

1959 : Duel dans la boue (These Thousand Hills) : Lat’ Evans

1959 : L’Épopée dans l’ombre (Shake Hands with the Devil) : Kerry O’Shea

1960 : Les Hors-la-loi (One Foot in Hell) : Dan

1961 : Le Mal de vivre (Hoodlum Priest) d’Irvin Kershner : Père Charles Dismas Clark

1962 : Tempête à Washington (Advise & Consent) : Senateur Brigham Anderson

1965 : Le Sillage de la violence (Baby the Rain Must Fall) : Deputy Sheriff Slim

1966 : Les Fusils du Far West de David Lowell Rich : Wild Bill Hickok

1967 : La Reine des Vikings (The Viking Queen) : Justinian

1972 : Justin Morgan Had a Horse : Justin Morgan

1972 : La Conquête de la planète des singes (Conquest of the Planet of the Apes) : Gov. Breck

1981 : Un amour infini (Endless Love) de Franco Zeffirelli : Hugh Butterfield

1986 : Peggy Sue s’est mariée (Peggy Sue Got Married) : Jack Kelcher

1987 : Bienvenue au Paradis (Made in Heaven) d’Alan Rudolph : Ben Chandler

2001 : L’Ile de la Trahison (Island Prey) : Parker Gaits

Télévision

1967 : The Borgia Stick (téléfilm) : Tom Harrison

1968-1969 : Les Bannis (The Outcasts) (série télévisée) : Earl Corey

1973 et 1975 : Police Story (série télévisée) : Jack Bonner

1977 : La Conquête de l’Ouest (How the West Was won) (Feuilleton TV) : Anderson

1978 : Rainbow (téléfilm) : Frank Gumm

1979 – 1981 : Côte Ouest (Knots Landing) (série télévisée) : Sid Fairgate

1981 : Return of the Rebels (téléfilm) : Sonny morgan

1983 : Quarterback Princess (téléfilm) : Ralph Maida

1984 : L’Amour brisé (License to Kill) (téléfilm) : Tom Fiske

1986 : Something in Common (téléfilm) : Theo Fontana

1986 : Hooker (T.J. Hooker) (série télévisée)

1987 : Stillwatch (téléfilm) : Sam Kingsley

1987 : Mistress (téléfilm avec Victoria Principal) : Wyn

1987 : Matlock (série télévisée) : Albert Gordon

1987 : Hôtel (série télévisée) : Sam Burton

1989-1993 : ABC Afterschool Specials (série télévisée) : Frank Morrow

1993 : Arabesque (Murder She Wrote) (série télévisée) : Wally Hampton

1996 : Cœurs à la dérive (Hearts Adrift) (téléfilm) : Lloyd Raines

1996 : Le Célibataire (The Single Guy) (série télévisée) : Chip Bremley

1999 : Spécial OPS Force (Soldier of Fortune,Inc) (série télévisée) : John James

2017 : Twin Peaks (saison 3) : Bushnell Mullins

Bus Stop

“Bus Stop” est un film américain réalisé par Joshua Logan, sorti en 1956. Le film raconte l’histoire de Bo Decker, un jeune cow-boy du Montana sans expérience de la vie autre que les vaches et les chevaux, qui se rend à Phoenix (Arizona) avec son ami Virgil Blessing pour y participer à un rodéo. Bo tombe amoureux de Chérie, une chanteuse de cabaret, et fait tout pour la convaincre de l’épouser et de retourner avec lui dans le Montana.

“Bus Stop” est une adaptation cinématographique de la pièce de théâtre éponyme créée par William Inge. Elle fut jouée pour la première fois sur les planches du Music Box Theather à New York, le 2 mars 1955, et rejouée 477 fois de plus par la suite. Le personnage de Bo Decker, campé par Don Murray dans le film, a été proposé en premier lieu au comédien Fess Parker (connu pour la série Davy Crockett dans les années 50).

Distribution :

  • Marilyn Monroe : Chérie
  • Don Murray : Beauregard ‘Bo’ Decker
  • Arthur O’Connell : Virgil Blessing
  • Betty Field : Grace
  • Eileen Heckart : Vera
  • Robert Bray : Carl
  • Hope Lange : Elma Duckworth

Mistress

Téléfilm américain (1987) écrit par Joyce Eliason, dirigé par Michael Tuchner.

Mistress (Maitresse en v.f.) raconte l’histoire d’une femme qui était la maitresse d’un homme marié. Elle acceptait cette situation, il prenait soin d’elle, mais lorsque cet homme meurt subitement elle se retrouve seule et sans ressource, sans même le droit de porter le deuil. Elle va alors tenter de reconstruire sa vie…

Avec: Victoria Principal (Rae Colton), Don Murray (Wyn), Joanna Kerns (Stéphanie), Alan Rachins (Ben Washburn), Grace Zabriskie (Deanie), Clyde Kusatsu (Miki), Guy Boyd (Burke Johnson) …

Un amour infini

“Un amour infini” est un film américain réalisé par Franco Zeffirelli, sorti en 1981. Le film raconte l’histoire d’amour entre deux adolescents, Jade Butterfield et David Axelrod, qui vivent dans la banlieue de Chicago.

Leur relation passionnée est facilitée par le style de vie bohème de la famille Butterfield, bien connue dans leur communauté. Cependant, la vie familiale de David est ennuyeuse; ses parents sont de riches militants politiques libéraux qui s’intéressent peu à sa vie. Tandis que la mère de Jade vit leur amour par procuration, son père commence à trouver la relation envahissante, d’autant que les notes de la jeune femme commence à en souffrir. Tenu éloigné de sa jeune amante, David ira jusqu’à commettre une « grosse bêtise » qui lui coutera la liberté. Leur amour y survivra t-il?

Avec Brooke Shield (Jade Butterfield), Martin Hewitt (David Axelrod), Shirley Knight (Ann Butterfield), Don Murray (Hugh Butterfield), James Spader (Hugh Butterfield), Ian Ziering (Sammy Butterfield), Richard Kiley (Arthur Axelrod), Beatrice Straight (Rose Axelrod), et dans le rôle de Billy l’apparition de Tom Cruise

A brand New Life

Série Américaine créée par Chris Carter (connu pour être le créateur des X-Files) diffusée en 1989/90, produite par Disney, n’aura duré qu’une seule saison de 6 épisodes. Mais l’histoire devrait vous évoquer quelque chose…

Roger Gibbons, milliardaire et père de trois grand enfants, épouse Barbara McRay, une employée elle aussi maman de trois enfants. La famille s’installe dans la maison de Bel Air et doit apprendre à vivre en commun, ce qui créera nombre de situation tragi-comique.

Avec Barbara Eden (Barbara McRay Gibbons), Don Murray (Roger Gibbons), Jenny Garth (Erika McRay), David Tom (Bart McRay), Shawnee Smith (Amanda Gibbons), Byron Thames (Laird Gibbons), Alison Sweeney (Christy McRay), Danny Nucci (D.J.), 

Eh oui l’intrigue vous rappelle fortement celle d’une autre sitcom intitulée Notre Belle famille, mettant en vedette Patrick Duffy, Suzanne Sommers et Sasha Mitchell, débutée l’année suivante. Un pur hasard sans doute… Dans la distribution on retrouve aussi le nom de Jenny Garth, quelques années avant qu’elle n’obtienne la gloire internationale dans la série Beverly Hills 90210

Dans quelques scènes flashback de la série, Sid Fairgate a aussi été incarné par un jeune acteur nommé Jack Tate.

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