Festival Country de Mirande 2007

Il fait beau et chaud, les motos et voitures américaines sont rutilantes, les drapeaux étoilés flottent au vent, tout les stetsons et les santiags sont de sorties pour cet événement international auquel assiste une foule énorme. Et bien sur, partout, des affiches de la famille Ewing. Muni de ma photo officielle, je m’apprête à faire la queue au soleil pour attendre le moment magique pour lequel j’ai fait le déplacement. Mais la journée va encore être longue. Démonstrations de danse en ligne, concerts sur la grande scène, musique country et rock un peu partout, et puis vers 17h rencontre avec quelques fans auprès desquels je vérifie que ma culture sur Dallas est largement supérieure à la moyenne. Il faut commencer à faire la queue pour attendre 20h30 et l’arrivée de mes idoles.

Au total, j’ai attendu 3h30, sous un soleil piquant mais qui m’aura au final donné des couleurs, a discuter de manière très sympa avec les autres fans munis de leur photo, au premier rang, pour enfin vivre durant quelques minutes une émotion incomparable.

Sous une tempête d’applaudissement et de cris, Patrick Duffy apparaît en premier, grand, souriant, un peu grisonnant mais toujours aussi séduisant. La foule l’interpelle par le prénom Bobby !…Il laisse passer devant lui Linda Gray, magnifique dans une robe marron foncée et sous un chapeau de cow-girl. Et quelle cow-girl ! Sue-Ellen est superbe, encore plus belle qu’a l’écran, avec son regard pétillant et son sourire éclatant. Suivent alors Charlène Tilton, pleine d’énergie et de charme, envoyant de grands baisers au public en délire portant elle aussi un chapeau et un t-shirt sombre orné de brillant puis Steve Kanaly, qui malgré quelques kilos de plus reste le séduisant cow-boy qui dirigeait Southfork dans la série. Enfin, sous les cris d’une foule en délire et l’œil inquisiteur d’une équipe de télé de canal+, Larry Hagman, accompagné de sa femme Maj, fait son entrée sur l’estrade derrière laquelle s’étale leurs gigantesques portraits. Et là c’est la folie.

Larry porte une large chemise blanche et un chapeau blanc également. Il s’installe très vite, Maj à ses côtés.

Les minutes suivantes passent à une allure vertigineuse mais laisseront une empreinte éternelle dans mon esprit. Il y a 5 ou 6 personnes avant moi, pas plus. C’est le moment de passer, chacun son tour, pour obtenir sur la photo officielle du festival les 5 précieuses signatures : Linda, Patrick, Charlène, Steve puis Larry.

J’ai apporté un petit cadeau pour chacun d’eux : un exemplaire de mon livre, avec un petit mot à l’intérieur. Un garde du corps gère les photos. Je lui remet mes cadeaux : tant mieux, j’aurais à peine osé les donner à mes idoles tant je suis impressionné. J’ai le souffle court, les larmes aux yeux, plus rien n’existe autour de moi à cet instant, ni les cris de la foule, ni la chaleur, ni la soif ni la faim. Je crois bien que je tremble un peu. Ma gorge est serrée. J’arrive devant Sue-Ellen. Elle est belle, magnifiquement belle. Elle relève la tête, me sourit, et se met à lire ce qu’il y a sur mon t-shirt rose : Tasty Sweet – warning, don’t swallow.

Cela la fait beaucoup rire, elle lit à haute voix et interpelle Charlène, pendant que Patrick signe ma photo et jette un œil lui aussi vers moi et la foule. Je dis un rapide thank-you à Sue-Ellen, un sourire niais s’étalant sans doute sur mon visage. Charlene est déjà en train d’admirer mon t-shirt elle aussi, son sourire irradie et son rire résonne. Elle signe ma photo, la passe à Steve qui appose sa griffe lui aussi.

Enfin, j’arrive devant Larry Hagman. Non, en fait c’est devant JR que je me présente. Cela ne dure que quelques secondes mais j’ai l’estomac noué, la gorge serrée à tel point que lorsque j’articule quelques mots, c’est une voix à peine audible qui demande si je peux lui serrer la main. Maj me sourit, j’ose avancer vers lui une main tremblante, il relève la tête, me regarde et saisit ma main. Un bref instant, j’ai touché dieu. Le garde du corps me gronde, je m’en moque. Je viens de toucher dieu.

Finalement je récupère ma photo, j’ai les mains qui tremblent et les jambes qui flageolent, et je m’éloigne alors, tournant le dos à la famille Ewing, traversant une foule énervante et inquisitrice pour rejoindre l’air libre comme l’on émerge d’un songe trop bref.