Dés la première saison de Dynastie, il apparait un antagonisme très clair entre 2 univers, celui des riches Carrington affublés de toutes les tares et celui des pauvres Blaisdell, eux-mêmes victime de nombreux problèmes mais apparaissant plus vertueux. Mais assez rapidement les Blaisdell vont disparaitre pour ne laisser place qu’aux Carrington et leur luxe tape-à-l’œil, leurs réceptions somptueuses, leurs bijoux, leurs fourrures et leurs extravagantes tablées.
On ne peut douter que Blake Carrington est un Républicain, politiquement marqué à droite, et certaines de ses positions affichées dés le premier épisode vont en ce sens (son homophobie assumée, son mépris des classes laborieuses). Même si le personnage est ensuite peu à peu adouci, les Carrington et leur fortune sont forcément de droite, conservateurs et ultralibéraux, à l’image du président qui entre à la maison blanche presque au même moment ou le premier épisode de la série est diffusé (Ronald Reagan, élu fin 1980, entre à la maison Blanche le 6 janvier 1981).
Quant à l’univers dans lequel les personnages vont évoluer, il semble bien à première vue que le conservatisme ait été le maitre mot de la série. Car si Steven est présenté d’entrée de jeu comme étant homosexuel, il faut bien reconnaitre qu’on ne le voit avoir des relations qu’avec des femmes (Claudia, Sammy-Jo) et être terriblement timoré concernant sa propre orientation sexuelle.
Aujourd’hui le personnage de Steven semblerait bien trop indécis à l’heure ou l’homosexualité est devenue banale dans els séries télé, mais à l’époque beaucoup d’homosexuel intériorisaient eux-mêmes une certaine forme d’homophobie qui les empêchaient clairement de vivre leur sexualité au grand jour et les poussaient à se conformer aux choix fait pour eux par la famille ou la société. Steven, dans les années 80, était plutôt représentatif de son époque, même si l’on pourrait penser que dans les milieux riches et bourgeois s’assumer était sans doute plus simple que dans les classes moyennes.
Mais dans l’Amérique des années Reagan, même si Steven Carrington n’a pas tenu toutes ses promesses en tant que porte drapeau de la cause gay, il eut au moins le mérite d’exister, et pour cela Dynastie se positionne clairement en tête du progressisme comparé aux 3 séries de Lorimar. Et la saga des Carrington va également imposer un personnage de couleur au premier plan en créant Dominique Devereaux, la demi-sœur de Blake.
Ont peut donc conclure que si Dynastie se situe bien dans l’esprit de conservatisme des années Reagan aux Etats-Unis, tout comme les autres Prime-Time soap d’ailleurs, peut-être à elle le plus fait la preuve d’un certain progressisme, qui peut apparaitre timide aujourd’hui mais qui était, à l’époque, pour le moins révolutionnaire.