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J’ai trouvé ce petit article paru dans la presse US au moment de la diffusion du premier épisode de la saison 9 de Falcon Crest. Le nouveau producteur Jerry Thorpe explique comment il compte renouveler la série. Le texte de l’article est retranscrit intégralement pour que chacun puisse le lire et le traduire.

La mission confiée par CBS au producteur Jerry Thorpe pour cette saison était de redresser le feuilleton « Falcon Crest » et de le prolonger d’un an. La série a débuté en 1981 et fait son retour ce soir à 22h.
« J’ai tout fait, sauf un feuilleton », dit Thorpe, avant de rire.
Il a débuté sa carrière à l’âge d’or de la télévision, dans les années 50. Il a réalisé le pilote de la série « December Bride » en 1954 et en a réalisé 110 épisodes. Il a également réalisé des émissions spéciales pour « I Love Lucy », ainsi que produit et réalisé dix séries dramatiques d’une heure pour « Westinghouse Playhouse ». Il a remporté un Emmy Award de la meilleure réalisation pour « Kung Fu ».
Selon lui, l’audience télévisuelle est en baisse, surtout pour les feuilletons classiques. « Ils ont quasiment fait leur temps. Les séries qui marchent sont plutôt « Wiseguy ». Avec Falcon Crest, je souhaite créer une série qui ne soit pas exactement comme « Wiseguy », mais qui s’inspire de ce ton. Falcon Crest sera moins cérébral et moins gothique. »
Et il y aura également d’autres changements.
On va changer le rythme de la série. Par exemple, les grandes scènes durent traditionnellement cinq, six ou sept pages, et elles deviennent un peu bavardes. On risque toujours de les voir se terminer bien avant la fin. La nôtre ne dépassera pas deux ou deux pages et demie. L’écriture est beaucoup plus axée sur le visuel. On va faire bouger les choses, je vous le garantis. Mais mieux vaut être théâtral et divertissant que pas du tout.
« Falcon Crest » conservera ses racines dans la vallée de Tuscany, où se trouvent les familles en conflit et les vignobles. Les menaces persisteront, mais Thorpe affirme que les épisodes seront modulaires. « On peut regarder un épisode et en tirer une certaine satisfaction. »
Le producteur exécutif affirme que, comme « Wiseguy », « Falcon Crest » sera divisé en arcs narratifs. Ces arcs sont des histoires qui se déroulent sur deux, six ou sept épisodes. « C’est mieux que de simples mutations relationnelles », ajoute-t-il.
Les personnages auront moins l’impression d’être des aristocrates pur-sang. On y trouvera des intrusions de personnes vraiment négatives. Thorpe affirme que la série n’utilisera pas de vedettes de renom, mais plutôt de bons acteurs de caractère solides comme invités.
Un nouveau personnage majeur sera incarné par Gregory Harrison, ancien de « Trapper John, MD ». Thorpe explique que ce personnage ressemblera au Gordon Gecko de Michael Douglas dans « Wall Street ». C’est un joueur de haut niveau, un homme dénué de tout sens éthique et moral. Lors de la conception du rôle, nous voulions représenter le mal incarné, mais doté d’une personnalité charismatique. Il est présenté dès le premier épisode.
L’aspect visuel de la série évolue également. « Il y aura des ombres plus profondes, un danger menaçant et une sensation de mouvement bien plus marquée. Ce sera un peu comme un film noir, mais en couleur. » (Le film noir est un terme utilisé pour décrire ces mélodrames policiers atmosphériques des années 40.)
Thorpe explique que le nouveau look de « Falcon Crest » sera similaire à celui de « Body Heat » de Lawrence Kasdan (1981), dans lequel Kathleen Turner incarnait une vamp comploteuse qui avait séduit l’avocat de William Hurt et l’avait poussé à commettre un crime. D’ailleurs, Thorpe précise que l’actrice Andrea Thompson incarnera un personnage similaire à celui de Turner dans le nouveau « Falcon Crest ».
Thorpe n’est pas seul à opérer tous ces changements. Il a engagé un coproducteur exécutif en la personne de Joe Surnow, déjà associé à « Miami Vice » et « The Equalizer ». Il précise que le reste de l’équipe, à une exception près, n’a aucune expérience dans le monde des feuilletons télévisés.
« Tout le personnel et l’équipe du Falcon Crest ont changé du début à la fin », explique-t-il. « Nous partons de zéro. Ce n’est pas une critique de l’ancienne équipe, qui a fait du bon travail. Mais pour redresser la barre et moderniser l’entreprise, il faut une équipe différente. »

« Je trouve tout cela passionnant », déclare Thorpe. « C’est un défi. La télévision, à mon avis, a besoin d’innovations. Il existe déjà tellement de produits dérivés. »
Ce qu’il recherche personnellement dans sa carrière est simple : « J’essaie toujours de m’impliquer dans l’émission parfaite. »

Lorsqu’on lit cet interview (avec le recul et le résultat que l’on connait) on se dit que Jerry Thorpe et les producteurs qui l’on recruté (et malgré tout le respect que je leur dois) n’avaient en réalité rien compris. Ils ont voulu tout changer, les personnages, le rythme, les intrigues, la couleur et l’ambiance, en se basant sur des séries policières (en français Wiseguy était connu sous le titre Un flic dans la mafia et racontait les aventures plutôt sombre d’un policier infiltré, incarné par le très beau Ken Wahl) en se disant que c’était ce que les téléspectateurs avaient envie de voir. Certes c’étaient sans doute ce que voulaient les téléspectateurs qui regardaient Wiseguy et 2 flics à Miami. Pas ceux qui regardaient Falcon Crest. Les fans de Falcon Crest voulaient des scènes un peu longues avec des personnages connus qui discutent ensemble, voir qui bavardent, des images claires dans les vignes, pas des ambiances sombres de ruelles malfamées. La meilleure preuve de cela, c’est le succès de Knots Landing, qui dura encore 4 ans de plus avec des personnages que l’on connaissait et le soleil Californien. Vous en pensez quoi vous, de ces orientations et du résultat ? A vos commentaires


