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Dynastie CW: la diversité, presque pour tous

Vous me connaissez, je vous propose des résumés et des fiches acteurs aussi riche que possible mais je ne peux pas m’empêcher de donner aussi, parfois, mon avis même s’il n’est pas toujours populaire. Avec la saison 5 de Dynastie que je vous livre aujourd’hui et qui marque la fin de l’aventure de ce reboot qui vaut la peine, je voulais faire le point à ma manière sur l’un des éléments fondateurs de cette saga moderne : la diversité.

Dynastie (2017-2022) : Une série entre glamour, diversité et modernité

Quand Dynastie fait son retour sur les écrans en 2017, la tâche s’annonce immense. Comment moderniser une série emblématique des années 80, synonyme d’excès, de rivalités et de luxe, tout en restant en phase avec une société en pleine mutation ? Le reboot de The CW (disponible aussi sur Netflix) choisit une voie claire : celle de la diversité et de l’inclusion, sous toutes leurs formes. Au fil de ses cinq saisons, la série assume un ton plus irrévérencieux, féministe et représentatif, loin des codes parfois très conservateurs du feuilleton original.

Dynastie 1981 vs Dynastie 2017 : Deux époques, deux visions du monde

L’originale Dynastie (1981-1989) était avant tout une fresque familiale centrée sur les conflits entre riches magnats du pétrole, où le pouvoir et l’argent écrasaient tout. Bien que culte, la série incarnait un certain conservatisme américain de l’époque, malgré quelques timides tentatives d’aborder des sujets plus délicats, comme l’homosexualité à travers le personnage de Steven Carrington. Cependant, cette représentation restait souvent maladroite, et le personnage faisait régulièrement les frais de la censure ou des préjugés.

Côté diversité, la série des années 80 Faisait figure d’exception parmi les grands soaps de l’époque avec Diahann Carroll dans le rôle de Dominique Deveraux, qui fut l’une des premières femmes noires riches et puissantes à la télévision américaine, mais en dehors de cela les minorités étaient largement absentes.

Si l’on regarde au-delà de Dynastie, les minorités étaient carrément occultées dans Dallas, relativement peu représentées dans Knots Landing/Côte Ouest (à l’exception notable de la famille Williams) et carrément caricaturées dans Falcon Crest ou les hispaniques et les asiatiques étaient toujours représentés en ouvriers ou domestiques.

Féminisme et femmes puissantes : Le cœur du reboot

Dès sa première saison, Dynastie 2017 revendique son féminisme. Fallon Carrington, campée par Elizabeth Gillies, s’impose comme une femme d’affaires ambitieuse, prête à tout pour prendre les rênes de l’empire familial. Loin de n’être qu’un personnage capricieux ou décoratif, Fallon contrôle l’intrigue, et ses rivalités ne se limitent pas aux histoires d’amour : elle lutte pour sa légitimité dans un monde dominé par des hommes d’affaires, et à plusieurs reprises s’élève bruyamment contre le patriarcat (tout en sollicitant parfois l’aide de son milliardaire de papa)

De même, les autres personnages féminins sont loin d’être relégués au second plan. Cristal, personnage réinventé dans le reboot, incarne aussi une femme forte, confrontée au racisme et aux préjugés tout en ayant une place centrale dans les affaires des Carrington. Dominique est aussi une femme noire qui à l’inverse de sa version année 80, n’a pas encore réussi mais cherche à construire sa propre fortune. Quant à Alexis, plus outrancière que jamais, elle représente une autre forme de féminité, toxique et manipulatrice, mais néanmoins fascinante.

LGBTQ+ : Une place naturelle et assumée

La série d’origine avait ouvert timidement la porte à la représentation LGBT avec Steven Carrington, souvent montré comme en conflit avec son orientation et faisant face à un père obtus et rétrograde. Dans le reboot, Steven est ouvertement gay dès le début, et son homosexualité n’est jamais un sujet de honte ou de débat moral. Mieux encore, son personnage n’est pas défini uniquement par sa sexualité, ce qui marque un vrai progrès. Son opposition à son père vient en effet de ses opinions politique et non de son orientation sexuelle.

Mais la série va plus loin encore : elle introduit également Sam « Sammy-Jo » Jones, un personnage ouvertement gay et d’origine latino-américaine, qui devient l’un des favoris du public. En plus de proposer des intrigues autour de ses relations amoureuses, Sam incarne un personnage léger, drôle et attachant, loin des clichés tragiques souvent associés aux personnages LGBT dans les fictions d’antan. Et un peu plus tard lorsque la famille s’agrandit d’un quatrième enfant, Amanda assume parfaitement le fait d’être lesbienne et cela ne pose aucun débat dans la famille.

Représentation afro-américaine et latino-américaine : Une richesse narrative

Là où la série des années 80 était très homogène (c’est-à-dire très blanche, à l’image des autres grands soaps de l’époque), Dynastie 2017 affiche une diversité ethnique beaucoup plus large, reflet de l’Amérique contemporaine. Le personnage de Cristal, réimaginé comme une femme latino (incarnée par Nathalie Kelley puis Ana Brenda Contreras et Daniella Alonso), apporte une nouvelle dynamique. Elle représente une minorité souvent sous-représentée dans les soap-operas de ce genre, tout en évitant les stéréotypes.

Autre figure marquante : Dominique Deveraux revient dans le reboot, toujours en tant que femme noire puissante et intrigante. Interprétée par Michael Michele, elle s’impose comme une femme d’affaires redoutable, bien décidée à obtenir sa part du pouvoir et de la fortune Carrington. Sa présence, loin d’être anecdotique, permet aussi de mettre en lumière les tensions raciales et sociales de façon plus franche que dans la série originale.

Jeff Colby et Michael Culhane, qui étaient des hommes blancs dans les années 80, sont tous les deux des hommes noirs en 2017 et si cela ne semble pas avoir d’impact négatif sur leur carrière, l’un comme l’autre ressentent le besoin de prouver leur valeur dans un univers encore dominé par les blancs. On a même une représentation de la culture Moyen-Orientale avec les personnages de Dex Dexter et de son père Samir, les deux acteurs sont d’origines Iranienne et les personnages ont leur palais à Dubaï.

On pourra noter tout de même que la mixité demeure une exception et encore sans doute un tabou dans la culture américaine, puisque la plupart du temps dans Dynastie ont applique la règle du qui se ressemble s’assemble. Seuls exceptions, Fallon et sa relation avec Jeff au début de la série (mais cela ne dure pas longtemps) et la relation entre Alexis et Dex qui sont de cultures différentes mais cela n’est pas très visible.

Une omission notable : l’absence des natifs américains

Malgré tous les efforts du reboot pour représenter une société plus diverse, il reste toutefois une omission flagrante : l’absence totale de personnages issus des communautés amérindiennes (ceux que l’on appelle les natifs). Alors que la série s’ancre pourtant dans l’univers du pouvoir et de l’héritage sur des terres américaines, les natifs américains brillent par leur absence, aussi bien dans la série originale que dans son reboot. Cette lacune souligne un angle mort encore très courant dans de nombreuses productions hollywoodiennes, où ces communautés restent trop souvent oubliées, invisibilisées ou reléguées à des rôles secondaires et stéréotypés. Dans une série qui revendique sa modernité et sa diversité, cette absence laisse un goût un peu amer, rappelant qu’il reste encore du chemin à parcourir pour une véritable représentation inclusive de toutes les minorités.

A ce titre si cela vous intéresse je ne saurais que trop vous conseiller l’excellente série Dark Winds qui se déroule dans les paysages fabuleux de Monument Valley et plonge au cœur de la communauté Navajo. On y retrouve notamment A. Martinez parmi un casting de haute qualité.

Un soap résolument ancré dans son époque

Si certains fans de la série originale ont pu être déconcertés par ce reboot très moderne et parfois irrévérencieux, il faut reconnaître que Dynastie 2017 a su capter l’air du temps. La série assume totalement son côté soap déjanté tout en abordant des thématiques actuelles : l’émancipation des femmes, les luttes LGBTQ+, les discriminations raciales, le choc des cultures et même la corruption.

Loin d’être une simple copie glamour, ce reboot offre une lecture contemporaine du mythe Carrington, avec une galerie de personnages plus représentative de la société actuelle, sans pour autant renoncer aux ingrédients qui ont fait la légende de la série : manoirs, trahisons, glamour et coups de théâtre.


Au final, ce reboot de Dynastie illustre à merveille l’évolution des mentalités et de la télévision en près de 40 ans. Là où la version originale se contentait de refléter une élite blanche et conservatrice, la nouvelle version s’empare des questions de diversité avec une grande liberté de ton. Féminisme, représentation LGBTQ+, minorités afro-américaines et latinos : tout s’entremêle dans une série toujours aussi addictive et outrancière, mais bien plus inclusive.

Et si vous me donniez vous aussi votre avis dans les commentaires ? Dites moi si vous partagez mon analyse ? Que pensez vous de cette série, de la diversité, et de la nouvelle manière de faire du soap au XXIème siècle ?

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1 réflexion sur “Dynastie CW: la diversité, presque pour tous”

  1. Franck COSTANTINI

    Dynastie 2017 est une série agréable à regarder. Elle est dans l’air du temps. Au niveau des intrigues, on peut jouer au jeu des différences et des correspondances avec la série originale. Là où la série de 1981 était camp, le reboot est clairement sur un ton de comédie assumé. C’est un parti-pris. Mais la série a cherché son propre chemin.

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