Blood is thicker than Oil

Série de l’été 5/7

Dans ce nouveau post consacré à mes expériences américaines je voulais revenir sur le moment de mon voyage qui m’a procuré l’émotion la plus intense et la plus irrépressible, me faisant en une soirée venir les larmes aux yeux à 2 reprises, moi qui ne suis naturellement pas très émotif ni très démonstratif. Ce moment fut le rodéo auquel j’ai assisté au Stockyard Coliseum de Fort-Worth, tout près de Dallas.

Je vais commencer par un premier point qui me posait question avant de partir et qui concerne le bien-être animal. C’est vrai que lors de la préparation de mon voyage l’envie d’assister à un rodéo (classique de l’ouest américain) le disputait à ma résistance face aux spectacles ou l’on utilise des animaux de manière quelque peu contre nature. Il faut bien l’avouer, il ne me viendrait pas à l’esprit d’aller assister à une corrida si j’allais en vacances en Espagne. Mais dans un rodéo les animaux ne sont pas mis à mort ni même blessé. Les chevaux sont traités avec le plus grand respect, et les taureaux, même si je ne nie pas un traumatisme psychologique d’être ainsi dans une arène bruyante et sans doute soumis à des stimuli désagréables, ne sont pas maltraités physiquement. J’ai aussi vérifié que des associations américaines travaillaient avec les organisateurs de rodéos afin d’améliorer le bien-être animal, pour en arriver à la conclusion que même si un spectacle avec des animaux n’était pas forcément souhaitable, on était bien loin des maltraitances infligées aux animaux de cirques ou aux taureaux de corridas. J’ai donc décidé en toute conscience d’assister à ce classique de la culture western.

Ceci étant dit (et je comprendrai que certains ne soient pas en accord avec moi) le spectacle du rodéo est un moment vraiment impressionnant. D’abord et avant que j‘oublie ce détail, même si pour les spectateurs il s’agit d’un spectacle, la réalité c’est qu’il s’agit d’un championnat ou chaque épreuve est régie par des règles très précises et que les résultats entrent en ligne de compte pour des classements au niveau régional et national. Les épreuves sont quant à elle celles que l’on à put voir dans Dallas ou dans des films, à commencer par la monte d’un taureau. Le cowboy doit tenir au moins 8 secondes sur le dos d’un taureau d’une tonne en se tenant avec une corde enroulée autour de l’animal, lequel se démène comme un diable pour le désarçonner. Et il faut bien l’avouer, c’est impressionnant. Le premier concurrent ce soir-là s’est fait jeter par la bête au premier coup de rein et est reparti soutenu par un autre cowboy. Les épreuves s’enchaînent ensuite à un rythme soutenu : attraper un veau au lasso et lui lier les pattes en un minimum de temps (épreuve à deux cowboys), faire courir son cheval autour de 3 tonneaux placer en triangle sur la piste le plus rapidement possible ou attraper un veau au lasso (épreuves féminines), et même les enfants peuvent participer en essayant d’attraper un jeune veau, voir un mouton pour les plus petits.

Le tout est mené tambour battant par un speaker qui proclame les résultats, annonce les épreuves et les noms des participants et assure le show, en musique et en lumière. Une jeune chanteuse (j’ai même du mal à croire qu’elle n’a que 13 ans) assure elle aussi quelques intermèdes en entonnant avec beaucoup de brio quelques chansons country. C’est un vrai show à l’américaine, le public est déchainé, une véritable ferveur emporte tout le monde, l’ambiance est bon enfant, familiale, il y a aussi la love cam (si la caméra s’arrête sur un couple qui apparait alors sur les grands écrans situés de chaque côté de la piste, le couple doit s’embrasser, au risque d’être hué par la foule), bref tout est fait pour que les 2 heures de show passent très vite. Moi qui ne suis pas du tout un adepte des stades ou des compétitions sportives, je me laisse gagner par l’ambiance générale et porter par cette liesse communicative.

Les taureaux sont absolument impressionnants, des bêtes énormes, et l’ont se dit que s’ils leur prenaient l’idée de défoncer les barrières et de se ruer sur le public il n’y aurait pas grand-chose pour es arrêter. Quant aux chevaux, ils sont absolument magnifiques. Splendides. Chaque cowboy doit certainement prendre un soin amoureux de son cheval, des mustangs dont la beauté, l’élégance, la grâce, sont absolument indéniable.

Et c’est là, après quasiment 2 heures d’une ambiance survoltée, que surgit sans prévenir un moment de pure magie. Imaginez. Après 2 heures de compétition, de courses endiablées, de combat, de cris, la piste se vide soudain, et apparaissent presque comme par magie 8 magnifiques chevaux, seuls, une sorte de petit troupeau de chevaux splendides qui vont parcourir au trot les quatre coins de la piste, une sorte de ballet, un pur moment de grâce. Je n’ai aucun mot pour décrire l’émotion qui survient à cet instant. Un moment merveilleux. Personnellement les larmes me sont venues aux yeux de manière totalement incontrôlable. Honnêtement cela ne m’arrive pourtant pas souvent, mais rien que de le raconter aujourd’hui me revient cette émotion, qui n’a duré quelques très cours instants. La vidéo ne rend malheureusement pas grâce à cet instant magique.

Et ensuite on se retrouve dans la rue, l’orage gronde au loin, et l’on se demande encore si l’on n’a pas rêvé. Il faut rentrer à l’hôtel. Demain d’autres émotions m’attendent.

Et là vous vous dites il parlait de deux moments d’émotions, et il n’en a décrit qu’un. C’est vrai.

Permettez-moi alors de revenir au début du rodéo. Alors que tous les spectateurs avaient enfin gagné leur place et que l’arène était presque pleine, avant que le rodéo ne commence, j’ai assisté à un moment qui m’a emporté et m’a fait frissonner, moi qui ne suis pas américain. En effet le rodéo est un élément important de la culture américaine, et c’est aussi un des (nombreux) moments ou s’exprime aux USA un sentiment que nous connaissons malheureusement trop peu en France, le sentiment patriotique.

Alors je sais que là encore certains vont tordre le nez en lisant ce qui suit. Tant pis j’assume parfaitement de dire que j’ai ressenti une émotion intense durant ce moment-là et j’assume aussi de dire que je regrette qu’un tel sentiment n’existe pas en France.

En effet à l’ouverture du show, un hommage vibrant est rendu au drapeau, aux vétérans, aux militaires et tous ceux qui servent le pays (policiers, pompiers, etc…) à travers des vidéos que tout le monde salue, puis alors que le drapeau américain, le fameux « stars and stripes » (étoiles et rayures) fait le tour de la piste porté par une cowgirl sur son magnifique cheval, la jeune chanteuse entonne l’hymne américain. Tout le monde sans exception fait silence, se lève, ceux qui portent un chapeau de cowboy se décoiffent et mettent la main sur le cœur. Et moi qui ne suis pas américain je ressens profondément cette émotion, ce sentiment d’appartenir à quelque chose de plus grand. C’est peut-être idiot mais je les envie.

Afin d’éviter de provoquer la même polémique à plusieurs reprises, je vais profiter de ce post pour décrire une autre chose qui m’a énormément surpris aux USA, et qui rejoint le point précédent, c’est le très grand respect que toute la population porte aux militaires et vétérans, ceux qui ont combattu pour le pays. Il n’est pas rare d’entendre dans les haut-parleurs des grands magasins ou dans les aéroports ou autres endroits publics remercier les vétérans pour leur service. Dans beaucoup d’endroit des files d’attente leur sont réservées, dans certains magasins des tarifs préférentiels leur sont accordés, et un très grand respect leur est dû, y compris par les plus jeunes. Loin de moi l’idée de prétendre que la société américaine est idéale, loin de là. Elle connait peu ou prou les mêmes soubresauts que les nôtres. Mais ce sentiment patriotique, l’attachement à un drapeau, à des symboles, a des valeurs, est certainement quelque chose que nous avons perdu en France (et je crois dans beaucoup de pays d’Europe) et pour ma part je le regrette.

Je m’arrêterai là, et je vous demande dans vos commentaires de demeurer sobre, respectueux des opinions des autres, et d’éviter toutes digression politique.

2 réflexions sur “Série de l’été 5/7”

  1. Carole BRUNEAU

    Bonjour Claude,

    C’est impressionnant.
    En 2008, j’étais au musée interressante dans le bâtiment Stock Yards Exchange.

    merci pour votre récit de voyage.

    Carole.

  2. Fort worth ! Je me rappelle les épisodes ou Bobby et Ray participaient aux rodéos dans la 1ère ou seconde saison me semble t’il…
    En ce qui concerne le sentiment patriotique des Américains je vous rejoins totalement.

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